Brahim Díaz : patience et maturité – Les éditos d’Abdou #9

par | 05/12/2023 - 19:12 | 2 commentaires

Brahim Díaz est un des hommes en forme du Real Madrid en ce moment. De plus en plus important au sein de l’effectif madrilène, le néo-marocain démontre tous les bienfaits de sa cure italienne sous les couleurs de l’AC Milan.

Brahim Díaz est une belle surprise du côté de la capitale espagnole. Alors que la Maison Blanche traverse une sale période au niveau des blessures, l’Hispano-marocain profite de ce contexte pour tirer son épingle du jeu.

Tirer son épingle du jeu

Au XVᵉ siècle, un jeu d’adresse est devenu populaire chez les petites filles. Un jeu qui consistait à placer des épingles dans un cercle tracé au sol contre un mur, avant de les faire sortir dudit cercle à l’aide d’une balle. C’est ainsi qu’est née l’expression « tirer son épingle du jeu ». Une définition et une origine qui trouvent un écho saisissant dans les prestations de Brahim Díaz depuis le coup d’envoi de l’exercice.

Que ce soit devant les cages, à la construction ou l’accélération du jeu, le polyvalent marocain démontre toute son adresse balle au pied pour mon plus grand plaisir. Mieux encore, il apporte plus que ce que l’on pouvait attendre de sa part, à un niveau au-delà des espérances que lors de son retour de prêt.

Alternant le très bon et le moins reluisant du côté de l’AC Milan, converti en tant que numéro 10 par Stefano Pioli alors qu’il était ailier ou buteur, le natif de Málaga était un lot de questions l’été passé : quelles seraient ses perspectives d’évolution dans cet effectif ? Quel serait le temps de jeu de Brahim Diaz ? A quel poste allait-il évoluer ? Que pourrait-il apporter ? N’était-ce pas plus judicieux de le laisser à Milan et de conserver Marco Asensio ?

Des questions qui sont aujourd’hui caduques au vu de ses performances de qualité. Le 4-4-2 losange de Carlo Ancelotti exploite parfaitement ses qualités et permet d’en tirer le meilleur. Dans un rôle qui oscille entre celui de numéro 10 derrière la ligne d’attaque, second attaquant dans la doublette offensive et ailier droit, le numéro 21 du Real Madrid semble s’amuser sur le terrain.

Brahim Diaz face au SC Braga (Icon Sport)

Brahim Diaz face au SC Braga (Icon Sport)

Le début de la maturité

Ses mérites sont déjà nombreux depuis le mois d’août. Primo, il est un profil qui ne pose aucun souci lorsqu’il est aligné dans un rôle d’ailier droit, ce qui est une véritable bouffée d’air frais lorsque l’on repasse en 4-3-3 sur quelques séquences. Secondo, il offre une nouvelle façon d’attaquer. Un point qui peut paraître bête dit comme ça, mais la variété dans les profils (in extenso dans la manière d’attaquer) est un luxe que l’on n’avait pas la saison passée. Tercio, lorsqu’il évolue comme numéro 10, est un remplaçant fiable à Jude Bellingham. C’est selon moi LE point qui lui a permis de gagner des points lors de ses dernières sorties.

Dans un style qui lui est propre, il donne une autre dimension au jeu du Real Madrid avec ses accélérations plein axe. Dans un premier temps, son passif d’ailier explique son jeu de jambes digne d’un joueur de couloir. Ensuite, son gabarit de poche lui confère un avantage technique conséquent sur son vis-à-vis.

Enfin, son passif de buteur influe sur son jeu en matière de repères dans l’axe. Contrairement à Rodrygo ou Vini Jr. qui ont besoin de démarrer depuis la gauche pour performer, Brahim Díaz arrive à jouer son jeu peu importe son positionnement, surtout lorsqu’il doit jouer dans un rôle plus avancé aux côtés de Joselu. Parfait complément au numéro 9 espagnol, il est également un parfait troisième larron derrière le tandem brésilien en attaque.

Tout cela s’explique par deux facteurs majeurs : son expérience à l’AC Milan et son âge. Brahim Díaz a 24 ans au moment où je rédige ces lignes, il est dans un moment charnière de tous les joueurs de football : la fin de la tendresse footballistique et le début de la maturité footballistique. Ses trois années du côté de la Lombardie lui ont permis d’apprendre dans un club prestigieux, avec une pression idoine à la progression d’un jeune talent, tout en baignant dans un contexte compétitif et qui a un fort enjeu sur la scène nationale.

Enfin, il est bon de souligner la parfaite gestion de Carlo Ancelotti en ce qui concerne le talent hispano-marocain. Un temps de jeu rationalisé, des entrées avec un temps de jeu exponentiel jusqu’aux dernières titularisations convaincantes : aujourd’hui Brahim Díaz est un élément important qui explique à la fois le retour d’un jeu chatoyant en attaque, mais surtout le facteur offensif qui nous permet de ne pas baisser en régime malgré nos blessures ici et là.

Même s’il est vrai qu’on aurait aimé le voir prendre cette épaisseur un poil plus rapidement, Carlo Ancelotti nous donne deux leçons à travers Brahim Diaz : il n’y a aucun regret lorsque l’on patiente, et la lumière peut venir de chaque élément, même du moins attendu.

 

Abdoulaye D.

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