Real Madrid – Atlético de Madrid : une prestation frustrante

Pour un troisième derbi en un mois, le Real Madrid accueillait son rival l'Atlético au Santiago Bernabéu. Les clubs de la capitale se sont quittés sur un match nul 1-1.

Real Madrid

Hier soir, à l’occasion de la 23ᵉ journée de Liga, le Real Madrid recevait son rival, l’Atlético de Madrid. Au terme d’une partition presque parfaite avec l’objectif de conserver la première place, les hommes de Carlo Ancelotti n’ont malheureusement pas su maintenir leur cage inviolée jusqu’aux derniers instants. Le match nul (1-1) a en effet été arraché miraculeusement par les Colchoneros à la 93ᵉ minute.

Mal barré

Aux premiers abords, tout semblait compliqué pour le Real Madrid qui devait faire sans son meilleur défenseur central cette saison, Antonio Rüdiger, touché à la cuisse lors du dernier match. Une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, car après la perte de l’Allemand, c’est l’ailier brésilien virevoltant Vinicius Jr. qui ajoute son nom à la liste. Blessé de dernière minute à l’échauffement, il est finalement remplacé par Brahim Díaz dans le XI de départ.

Aucun problème pour Carlo Ancelotti qui a remanié sa défense avec ses hommes de main espagnols : Vázquez à droite, Nacho et Carvajal pour composer la charnière centrale, accompagnés du Français Mendy à gauche. Bricolage.

Indépendamment du fait que le Real Madrid entame la rencontre avec un nombre incalculable d’absents, il faut aussi compter sur l’histoire récente des confrontations entre les deux clubs madrilènes comme source d’inquiétude chez les Madridistas. Sur les trois dernières rencontres, l’équipe dirigée par Diego Simeone a été victorieuse à deux reprises (championnat et Coupe du Roi). L’Atlético, cette saison, représente une sorte de « bête noire » pour Los Blancos, car c’est également la seule équipe qui est parvenue à défaire le Real Madrid cette saison, toutes compétitions confondues.

Au niveau de l’évènement

Malgré le fait que les absences et la composition pouvaient susciter des doutes sur la rencontre, Bellingham et ses coéquipiers ont directement donné le ton dans le derbi. En étouffant les Colchoneros qui étaient contraints de reculer, les Madrilènes se sont montrés entreprenants, tant par l’impact physique que par l’aisance technique.

Cette domination crescendo est matérialisée par la suractivité du flanc droit Vázquez-Brahim, avec un Lucas qui, en plus d’être suppléé par Valverde, n’était pas forcément dérangé sur le plan défensif. Cette prépondérance se concrétise par le but qui survient à la 20ᵉ minute, résultant d’une action du duo cité précédemment. Facilité par quelques contres favorables suite à une passe du numéro 17, Brahim trouve le chemin des filets, un but plein de persévérance et mérité, lui qui n’était même pas affiché sur le XI de départ quelques minutes auparavant.

Hormis quelques rares occasions venant de Witsel et Savic sur des corners, dont un but refusé sur une tête du Monténégrin pour position de hors-jeu de Saúl, l’Atlético ne voit pas le jour. Ils sont éclipsés par les performances remarquables de la quasi-totalité des Merengues. Mendy, Vázquez, Kroos, Brahim, Camavinga, ou encore Bellingham : tous brillent et épatent tant collectivement qu’individuellement, les occasions se multiplient grâce à des dribbles spectaculaires par bribes. Le Real Madrid donne littéralement une leçon de football à son rival.

Néanmoins, le spectacle, c’est bien, mais marquer, c’est mieux. En dépit des faits d’arbitrage litigieux qui ont pu avoir lieu pendant la rencontre, notamment sur Vázquez et Bellingham pour des potentiels penaltys, le Real Madrid se doit de tuer le match.

Une leçon amère

À défaut d’enseigner une leçon de football technique et tactique à Simeone, Ancelotti a subi ce qui n’arrive que très rarement au Real Madrid : une climatisation. Sur les vingt dernières minutes, Griezmann et ses coéquipiers poussent pour égaliser mais butent sur un Lunin convaincant. Malencontreusement pour Los Blancos, tout vient à point à qui sait attendre et Marcos Llorente, l’ancien de la maison, a bien patienté car il égalise à la 93ᵉ minute et accroche le nul contre son club formateur dans son antre.

Généralement, ce type de scénario renversant tourne souvent en faveur du club blanc, mais hier, à force de jouer avec le feu, Ancelotti et ses hommes se sont brûlés et ont perdu deux points. Certains retiendront le positif avec les prestations de Kroos, Brahim, Vázquez, ou Bellingham sublimés par une entente collective des grands soirs. D’autres retiendront les erreurs d’arbitrage qui auraient probablement permis au Real Madrid d’aggraver le score.

Peu importe, le Real Madrid conserve tant bien que mal sa place de leader avec, cependant, une légère frustration, et doit désormais se focaliser sur son prochain match ô combien important. Une rencontre qui sera d’ores et déjà décisive pour la course au titre : Real Madrid – Girona FC. Le premier face au deuxième du championnat, avec un Real Madrid qui récupérera certainement Vinícius Jr., Tchouaméni et Rüdiger, et qui compte bien laisser le club catalan dans le rétroviseur jusqu’à la fin de la saison.

 

WALID SOLTANI