Le maillot du Real Madrid est le plus lucratif au monde

par | 20/07/2025 - 11:07 | 1 commentaire

Dans un football de plus en plus guidé par les revenus extra-sportifs, les contrats de sponsoring maillot sont devenus des actifs stratégiques pour les grands clubs européens. Le Real Madrid est le club générant le plus de revenus par rapport à ces derniers.

Si Manchester City a créé l’événement avec son nouveau contrat record signé avec Puma (plus d’un milliard de livres sur dix ans), le Real Madrid reste le club au maillot le plus rentable du monde, rapporte AS, avec des revenus annuels estimés à 260 millions d’euros. Le club présidé par Florentino Pérez continue de capitaliser sur son statut d’icône mondiale du football et sur une stratégie commerciale cohérente depuis plusieurs décennies.

Les deux piliers de cette réussite : Adidas, partenaire technique du club depuis 1998, verse 120 millions d’euros par saison, et Fly Emirates, sponsor principal depuis 2013, aligne 70 millions annuels jusqu’en 2026. À cela s’ajoute désormais HP, présent sur la manche du maillot depuis 2024, pour un contrat de 70 millions par an — un montant inédit pour un espace autrefois jugé secondaire. Une somme qui illustre l’explosion de la valeur des « micro-espaces » sur les tenues, désormais exploités comme des supports narratifs à part entière.

D’après Jaime Fortuño, expert en sponsoring sportif, « le Real Madrid bénéficie d’une combinaison unique de visibilité globale, de culture de la victoire, et d’une forte capacité à générer du contenu multiplateforme ». Sa présence constante en Ligue des champions, notamment dans les phases finales, constitue un levier commercial puissant — bien plus que pour des clubs à la popularité croissante, mais au palmarès plus limité.

Manchester City, symbole de l’essor commercial de la Premier League

L’explosion des revenus liés aux maillots ne concerne pas que le Real Madrid. Manchester City, récent vainqueur de la Premier League et régulièrement finaliste européen, s’est hissé à la 2e place mondiale grâce à son méga-accord avec Puma, qui lui rapporte à lui seul 115 millions d’euros par saison. À cela s’ajoutent 74 millions d’euros d’Etihad Airways et 21,5 millions d’euros de OKX (cryptomonnaies), pour un total de 210,5 millions d’euros par an.

Derrière, Manchester United reste un poids lourd historique du marketing sportif, avec un maillot évalué à environ 200 millions d’euros annuels. Le PSG, malgré un classement sportif en dents de scie, atteint 170 millions d’euros, notamment grâce à Nike (90 M€), Qatar Airways (70 M€) et QNB (10 M€).

Mais c’est bien la Premier League dans son ensemble qui domine économiquement : cinq de ses clubs figurent dans le top 10 mondial. Arsenal, Liverpool, Chelsea et Tottenham disposent tous de maillots valorisés à plus de 100 millions d’euros par saison, notamment grâce à la combinaison d’une audience mondiale, d’accords télévisés lucratifs et d’une forte pénétration sur les marchés émergents (Asie, Amérique, Moyen-Orient). À titre d’exemple, Arsenal, 7e, touche 136,6 millions d’euros par saison, Liverpool, 8e, frôle déjà les 105 millions, et pourrait grimper avec l’arrivée d’Adidas.

Mbappé avec le maillot 2025-26 du Real Madrid (realmadrid.com)

Mbappé avec le maillot 2025-26 du Real Madrid (realmadrid.com)

Histoire, stabilité et narration : les atouts uniques du Real Madrid

Face à cette montée en puissance des clubs anglais, le Real Madrid reste inégalé par la cohérence de son modèle. Il ne s’agit pas seulement d’aligner les chiffres. Comme l’explique Jaime Fortuño, « la valeur d’un sponsoring dépasse la simple visibilité. Elle réside dans l’appartenance à une légende vivante du football ». Le Real Madrid incarne une narration victorieuse, une histoire internationale, un ADN lisible et valorisable pour les marques.

Alors que certains clubs changent régulièrement de sponsors ou de partenaires techniques, le Real Madrid s’inscrit dans la durée. Adidas, Fly Emirates, HP : tous ont construit une relation stable avec le club, fondée sur une identité forte. Cette stabilité est perçue comme un facteur clé dans un environnement où les marques cherchent désormais à s’ancrer dans des récits durables, bien au-delà de la simple exposition télévisée.

Le cas d’HP, qui paie 70 millions pour un espace sur la manche, illustre l’évolution du marché. « Il ne s’agit plus uniquement de coller un logo, mais de faire partie de l’écosystème du club : innovation, contenu, RSE, valeurs. Les espaces “secondaires” sont devenus premium », insiste Fortuño. Dans ce jeu, le Real Madrid garde une longueur d’avance, grâce à sa puissance de feu marketing.

Djamel Bennacer

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