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Real Madrid – OM (2-1) : Ce qu’il faut retenir de cette victoire au forceps

17 septembre 2025Léo Jobert
MADRID, ESPAGNE - 16 SEPTEMBRE : Kylian Mbappé, du Real Madrid, célèbre le premier but de son équipe avec Arda Gueler lors du match de la phase de groupes de la Ligue des champions 2025/26 entre le Real Madrid CF et l'Olympique de Marseille au stade Santiago Bernabéu, le 16 septembre 2025 à Madrid, en Espagne. (Photo par Angel Martinez/Getty Images)

Le Real Madrid s’est imposé dans la douleur face à l’Olympique de Marseille pour son premier match de la saison en Ligue des champions. Une courte victoire 2-1, mais surtout une partition madrilène qui inquiète sur de nombreux points.

Le Real Madrid a entamé sa campagne européenne 2025/2026 face à l’Olympique de Marseille dans un match où la domination attendue a longtemps laissé place au doute. Face à un adversaire olympien fébrile dans les premières minutes, maladroit balle au pied et souvent acculé dans sa surface, les Madrilènes semblaient avoir parfaitement pris la mesure de la rencontre. Pourtant, les hommes de Xabi Alonso ont montré deux visages, dont un qui suscite de nombreux doutes et inquiétudes, après avoir frôlé la catastrophe.

Dès le coup d’envoi, les joueurs de Roberto De Zerbi se retrouvent dans une véritable machine à laver. Le ballon ne quitte pas la surface marseillaise, et Rulli frôle le drame en manquant de marquer contre son camp, avant de se muer en héros grâce à plusieurs parades de classe mondiale, avec dix arrêts réalisés en première période. Mais la première secousse, à la surprise générale, survient à la 22e minute. Une perte de balle d’Arda Güler au milieu de terrain offre à Greenwood l’occasion de lancer Timothy Weah. L’attaquant américain crucifie Courtois et fait exploser le Vélodrome : l’OM mène face au Real Madrid.

Finalement, le club merengue a dû s’en remettre une nouvelle fois à son buteur maison, Kylian Mbappé, pour se sortir de cette situation périlleuse, mais également à deux penalties. Un premier transformé à la 29e minute, puis un second à la 82e. Une victoire 2-1 arrachée au forceps, mais les Madrilènes sont passés tout près de la faute professionnelle, aggravée par l’exclusion de Dani Carvajal pour un coup de tête insensé sur Gerónimo Rulli.

Une courte victoire, mais surtout une prestation madrilène qui inquiète à plus d’un titre. Pour sa première en Ligue des champions cette saison, ce Real Madrid n’a franchement pas rassuré.

Le problème du milieu de terrain

Malgré la victoire arrachée 2-1 face à l’Olympique de Marseille, le Real Madrid a affiché des lacunes évidentes dans l’entrejeu. C’est sans doute la zone qui a le plus inquiété ce mardi. Federico Valverde, pourtant habitué à être un moteur dans la transition, est apparu emprunté et incapable de dicter le rythme, et comme souvent, fade et insuffisant avec ballon. À ses côtés, Arda Güler a connu une soirée cauchemardesque, multipliant les erreurs techniques et offrant même l’action du but marseillais. Le Real Madrid a ainsi manqué cruellement de créativité, de liant et de cohésion dans cette zone clé du terrain.

La seule éclaircie dans ce brouillard se nomme Aurélien Tchouaméni. Le Français, dans un registre plus défensif, a tenu la baraque à lui seul, couvrant énormément d’espaces et récupérant de précieux ballons. Mais son abattage ne suffit pas à masquer les carences collectives du milieu madrilène.

Un Real Madrid à deux visages

Ce match a illustré à quel point le Real Madrid reste une équipe instable, capable du meilleur comme du pire. La première période a laissé entrevoir un collectif discipliné, avec un pressing bien coordonné et plusieurs occasions franches, mais sans conclure. Les Madrilènes auraient même pu tuer le suspense dès les 45 premières minutes, avec au moins quatre situations nettes de but qui auraient pu leur permettre de mener nettement à la pause. Mais leur manque de réalisme les a condamnés à devoir courir après le score.

La seconde période, en revanche, a viré au désastre. Plus de pressing, plus de cohérence collective, et une concentration envolée. L’équipe a sombré dans la suffisance, donnant l’impression de se reposer uniquement sur les fulgurances de Mbappé, qui ne sont pas arrivées. Et pour conclure la terne première demi-heure de la seconde période, Dani Carvajal a laissé ses nerfs parler et a reçu un carton rouge pour un geste insensé. Un épisode jugé symptomatique d’un Real Madrid trop souvent instable mentalement, qui fini donc le match à 10 pour la deuxième fois de suite.

Le manque de préparation de cet été se fait quand même ressentir côté Real Madrid. L’impression que l’équipe est HS à partir de la 60e à chaque match et presse beaucoup moins bien. Vivement que Camavinga et Bellingham soient de retour pour faire encore plus de rotations.

Un collectif qui vacille

Au-delà des individualités en difficulté, c’est le collectif madrilène dans son ensemble qui est à pointer du doigt. Manque de constance, faiblesse mentale et absence de vraie solidarité. Le carton rouge grossier de Carvajal, symbolise cette attitude jugée trop dilettante. Mais il ne s’agit pas du seul problème. La charnière centrale, composée de Militao et Huijsen, a peiné face à l’activité de l’attaque marseillaise, notamment sur les transitions rapides.

L’aspect offensif, lui aussi, interroge. L’animation du Real Madrid reste en panne, et la prestation contre l’OM n’a fait que confirmer les doutes. L’aile gauche, que ce soit Rodrygo ou Vinícius, peine à convaincre, et la gestion de leur concurrence par Xabi Alonso est désormais scrutée par tous. La réalité est simple : le Real doit encore s’en remettre à Mbappé. C’est encore lui, grâce à deux penalties (29e et 82e), qui a sauvé son équipe et évité une contre-performance qui aurait pu coûter cher.

Le Français a inscrit 6 buts en 6 matchs. Tel est le rythme sur lequel Kylian Mbappé a entamé sa saison 2025-2026. Alors forcément, au coup d’envoi, tous les regards étaient braqués sur le capitaine des Bleus. Résultat : deux penalties transformés sans trembler, avec un abattage considérable.

En plus de voir double sur la plus belle scène européenne, l’avant-centre madrilène a inscrit son 50ᵉ but en 63 matchs depuis son arrivée dans la capitale, soit une moyenne impressionnante de 0,8 but par rencontre. Une belle récompense et un accomplissement majeur pour Mbappé, même si l’on devine que ce n’est que le début de l’histoire d’amour entre le prince de Bondy et le Real Madrid.

Le Real Madrid repart avec trois points précieux, mais au prix d’une prestation laborieuse qui n’a rassuré personne. La mission est désormais claire : tirer les enseignements de ce match pour ajuster certaines choses et corriger rapidement les failles criantes dans le jeu collectif. Sans cela, viser le top 8 pourrait devenir une mission bien compliquée.

Léo Jobert

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