Face à un Atlético réaliste et discipliné, le Real Madrid a concédé sa première défaite de la saison en Liga (5-2), un revers qui fait tache dans le parcours jusqu’ici sans faute de l’équipe de Xabi Alonso. L’entraîneur madrilène, encore en phase d’installation à la tête du club, a vu plusieurs de ses choix remis en question à l’issue d’un match au scénario brutal.
La première surprise est venue de la titularisation de Jude Bellingham, revenu récemment de sa blessure à l’épaule. L’Anglais, encore visiblement en rodage, a peiné à peser dans un match à haute intensité. Son positionnement est resté flou, son influence minime, et malgré quelques statistiques défensives honorables (six ballons récupérés), il a incarné un Real Madrid déconnecté de son plan de jeu. À ses côtés, d’autres cadres n’ont pas répondu présents, comme Güler, remplacé à la 59ᵉ minute alors qu’il était décisif sur les deux buts madrilènes.
Autres interrogations et toujours dans ce marasme, la non-titularisation de Franco Mastantuono sur le côté droit, pourtant dès son entrée, il a offert un semblant de sursaut. En 30 minutes, l’Argentin a été le plus entreprenant, centrant à cinq reprises et tentant d’accélérer un jeu trop souvent statique. Mais son absence du onze de départ, au profit d’un Bellingham en difficulté, a suscité de nombreuses interrogations. Même sa frustration finale, un ballon envoyé en tribune symbolise la tension interne d’un groupe pris à revers, rapporte AS.
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Xabi Alonso face à son premier mur
Au-delà du score, c’est le contenu du match qui inquiète. L’identité de jeu qui avait permis au Real Madrid de dominer ses premiers adversaires, notamment un pressing haut et une récupération agressive, a disparu. Les chiffres sautent aux yeux : une seule récupération dans le dernier tiers du terrain, contre une moyenne de 6,5 jusque-là, et seulement 32 ballons récupérés dans l’ensemble du match (contre 54 contre Levante). Le Real Madrid a manqué d’énergie, de structure et surtout de réaction.
Les changements opérés par Xabi Alonso n’ont pas inversé la tendance. Si la blessure de Militao (suite à un choc avec l’attaquant de l’atlético Sorloth) a provoqué un premier changement à la pause, le reste du coaching est arrivé tardivement : Rodrygo à la 70ᵉ, dernier changement à la 89ᵉ. Une tendance déjà relevée cette saison, où 87 % des remplacements interviennent après la 70ᵉ minute. Trop peu, trop tard, face à un adversaire aussi organisé et agressif.
Invaincu jusqu’ici, le Real Madrid avait affronté des adversaires de rang inférieur, à l’exception de l’Espagnol. Face à l’Atlético, le club merengue a été brutalement secoué. Ce premier faux pas n’est pas une catastrophe, mais il met en lumière les limites d’une équipe encore en rodage. Pour Xabi Alonso, il s’agit d’un avertissement clair, le projet ne tient pas encore face aux poids lourds.
Djamel BENNACER