Le Real Madrid a entamé un nouveau cycle avec son entraîneur espagnol. Si l’équipe est toujours en rodage, les premiers prémices visibles de la philosophie de jeu de Xabi Alonso portent pour l’instant le Real Madrid aux sommets de l’Espagne et de l’Europe. Mais attention, des réglages sont encore à peaufiner, pour gommer certaines lacunes récurrentes. Le Real Madrid a une attaque qui tourne à plein régime en ce début de saison.
Pour preuve, le club castillan a déjà inscrit 26 réalisations en 10 matchs toutes compétitions confondues. Deuxième meilleure attaque de LaLiga avec 19 buts marqués et co-troisième de la Ligue des champions avec sept buts inscrits, le Real Madrid est notamment prolifique grâce à une caractéristique bien précise de la philosophie de jeu de Xabi Alonso. L’entraîneur espagnol base son jeu offensif sur un pressing haut constant et un repli des attaquants dès la perte du ballon.
Et cela permet au Real Madrid d’être redoutable dans la zone de vérité depuis le début de la saison. En effet, les Merengues ont marqué plusieurs buts grâce à des récupérations, liées à la pression permanente des attaquants madridistas sur les porteurs de balle adverses. Le Real Madrid a déjà inscrit six buts grâce à son pressing. Kylian Mbappé a marqué quatre fois dans ce registre.
En effet, il réalise un doublé face au Real Oviedo (victoire 0-3), après des récupérations d’Aurélien Tchouaméni et de Vinícius Júnior. Contre la Real Sociedad (victoire 1-2), c’est à la suite d’un pressing du numéro 7 que l’attaquant français marque, après une mauvaise passe vers l’arrière d’un joueur basque.
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La patte de Xabi Alonso montre déjà ses bienfaits offensifs
Face à Villarreal (victoire 3-1), c’est grâce à une récupération de Jude Bellingham que Kylian Mbappé inscrit son neuvième but en Liga. Les deux autres réalisations sont l’œuvre de Vini Jr contre Mallorca (victoire 2-1) après une récupération de Federico Valverde et à la suite de celle d’Arda Güler face à Levante (victoire 1-4). De plus, le Real Madrid, très remuant dans les camps adverses, arrive souvent à pénétrer dans les surfaces de réparation.
Cette faculté de percussion a souvent poussé les défenseurs à la faute, ce qui a permis à la Casa Blanca d’obtenir six penalties, provoqués par Kylian Mbappé et Vinícius Júnior à deux reprises chacun, ainsi que Rodrygo Goes et Franco Mastantuono. Cette statistique montre l’activité débordante des attaquants madrilènes et leur volonté permanente d’aller vers l’avant. Si l’attaque du Real Madrid semble aussi bien huilée, c’est aussi grâce à une défense qui relance très bien le ballon, malgré plusieurs lacunes à corriger.
À l’arrivée de Xabi Alonso, il était légitime de penser qu’il allait opter pour un système de jeu avec trois défenseurs, tant il a brillé de cette manière avec le Bayer 04 Leverkusen. Mais le coach basque a finalement choisi un dispositif avec quatre défenseurs : le 4-3-3. Avec ce schéma tactique, Xabi Alonso souhaite mettre en place une construction de jeu depuis le gardien. Pour cela, il a notamment besoin de défenseurs avec une belle qualité de relance.
Les titulaires Dean Huijsen, Álvaro Carreras et Éder Militão, ainsi que Trent Alexander-Arnold (en concurrence avec Dani Carvajal pour le poste de latéral droit), correspondent à ce critère. En effet, dotés d’une qualité technique supérieure à la moyenne, ils participent tous à l’organisation du jeu. De plus, ils ne paniquent pas sous la pression et peuvent ressortir les ballons proprement, malgré le pressing adverse.
Dean Huijsen et Éder Militão, qui composent la charnière centrale, ont une position avancée sur le terrain, ce qui permet de faire monter le bloc du Real Madrid et d’étouffer les adversaires avec un pressing constant. De plus, ils n’hésitent pas à se projeter vers l’avant balle au pied, pour créer une supériorité numérique et le danger dans le camp adverse. Si pendant les phases de possession, la défense du Real Madrid est primordiale pour la fluidité du jeu et la qualité des offensives, certaines carences mettent l’équipe en péril à la perte du ballon.
En effet, malgré quatre clean sheets toutes compétitions confondues, les filets de Thibaut Courtois ont déjà vibré à 10 reprises en autant de matchs. Et c’est en partie à cause de deux talons d’Achille récurrent depuis plusieurs années que les Castillans se retrouvent souvent en difficulté dans leur surface. En effet, le Real Madrid a encaissé la moitié de ses buts sur coups de pied arrêtés : un corner face à Mallorca, un penalty contre la Real Sociedad, ainsi qu’un coup franc direct, un corner et un penalty face à l’Atlético de Madrid.
De plus, la Maison Blanche a encaissé un total de quatre buts de la tête. Cela montre encore une fois les difficultés persistantes des défenseurs madrilènes à gagner leurs duels aériens depuis plusieurs saisons. Si Xabi Alonso doit régler ses failles, pour instaurer une meilleure solidité défensive, son autre objectif est de mettre en place davantage de créativité au milieu de terrain.
Un milieu de terrain plus équilibré mais en manque de créativité
Le milieu de terrain du Real Madrid semble pour l’instant plus équilibré que la saison dernière. Sur le plan défensif, Aurélien Tchouaméni, très régulier depuis le début de l’année 2025, est essentiel grâce à ses retours en défense et ses tacles tranchants. Arda Güler, même s’il a le rôle d’organisateur de jeu, fait beaucoup d’efforts défensifs, pour prêter main forte à l’arrière garde. Et Federico Valverde, malgré un début de saison compliqué, reste essentiel pour maintenir le lien entre la défense et l’attaque.
Le bloc haut de l’équipe et le pressing ont permis aux milieux de terrain de récupérer beaucoup de ballons. De plus, ils ont été plusieurs fois décisifs en ce début de saison. En effet, Arda Güler, qui crée une connexion de haute volée avec Kylian Mbappé, a déjà délivré quatre passes décisives toutes compétitions confondues, toutes destinées au numéro 9 du Real Madrid, en plus de ces trois buts marqués en Liga. Federico Valverde, lui, malgré un positionnement légèrement plus reculé que celui du joyau turc, a réalisé trois passes décisives en championnat.
Les limites créatives du milieu et l’apport de Bellingham et Camavinga
C’est au niveau de la création du jeu que nous apercevons les limites. Si Arda Güler prend le jeu à son compte et l’organise comme un véritable meneur de jeu, ce registre n’est pas le point fort d’Aurélien Tchouaméni et de Federico Valverde. Et ce manque de prise de risque peut porter préjudice face à des blocs bas, comme Osasuna que les joueurs de Xabi Alonso ont dominé seulement grâce à un penalty provoqué et transformé par Kylian Mbappé.
Cela peut également être problématique contre des équipes du même calibre que le Real Madrid, comme l’Atlético de Madrid qui a fait sombrer les partenaire de Dani Ceballos dans le Derbí. Dans ce sens, les retours de Jude Bellingham et d’Eduardo Camavinga sont bénéfiques pour le Real Madrid. Pour cause, les dernières rentrées en jeu des deux milieux de terrain ont été encourageantes.
En effet, leur jeu porté systématiquement vers l’avant pour casser les lignes, leur qualité de conservation du ballon, et leur volonté de presser constamment afin de récupérer le ballon rapidement, permettent de créer des espaces et de maîtriser le tempo du jeu. Le Real Madrid remplit pour l’instant ses objectifs, en trônant sur les classements de LaLiga et de la Ligue des champions. Fort d’un jeu offensif qui fait trembler les filets à chaque match, le nouveau projet de jeu de Xabi Alonso doit encore progresser, pour solidifier la défense et rendre le milieu de terrain plus créatif.