Le passage de Buenos Aires à Chamartín a été brutal pour un joueur de 18 ans encore en construction. À River, Franco Mastantuono était une star précoce, un « crack » que l’on attendait à chaque match. Au Real Madrid, il est devenu une pépite parmi l’élite, dans un environnement où personne ne t’attend et où l’exigence surplombe le quotidien. Ses six titularisations sur ses sept premiers matchs témoignaient de la confiance initiale accordée par Xabi Alonso. Cependant, le rythme européen et le poids du maillot blanc ont révélé les zones d’ombre d’un talent encore irrégulier.
Son audace, sa personnalité et sa verticalité sont des qualités indispensables pour réussir au Bernabéu. Mais celles-ci se sont heurtées à des choix parfois précipités et à une prise d’initiative encore brouillonne. Le talent subsiste, évident, mais pas encore poli. Et peu à peu, dans une équipe où chaque match redéfinit la hiérarchie, Mastantuono s’est retrouvé à glisser sur le banc, dépassé par la concurrence et par une adaptation plus complexe qu’il ne l’imaginait.
« Ma meilleure version n’est pas encore arrivée » clame Mastantuono
Derrière ses performances inconstantes se cachait une réalité invisible : une pubalgie tenace, née lors du Mondial des clubs avec River, et qui l’a accompagné jusqu’à Madrid. Une douleur qui irradie, qui tétanise les gestes, qui brouille la lucidité et qui transforme chaque accélération. Forcé d’enchaîner minutes et attentes malgré un corps en alerte, le jeune Argentin s’est retrouvé prisonnier entre la pression extérieure et la souffrance physique.
Aujourd’hui, Mastantuono demande ce que Madrid accorde rarement : du temps. Du temps pour guérir, pour comprendre le football européen, pour trouver sa place dans le système de Xabi Alonso. « Je suis en plein processus d’adaptation. J’espère que ce sera rapide, mais ma meilleure version n’est pas encore arrivé », a-t-il confié à El Larguero.
Les Madridistas le savent : chaque joueur a une période d’adaptation différente. Le crack de River semble faire partie de ces joueurs qui méritent de la patience et de la confiance tant son envie de rejoindre les Merengues a été exposée.
Bruno De Oliveira






