À peine le Real Madrid avait-il signé l’un de ses matchs les plus aboutis de la saison que les premières voix appelant au calme se faisaient entendre. Parmi elles, celle d’Alvaro Benito, figure du madridismo et analyste pour des émissions espagnoles. L’ancien joueur n’a pas voulu s'enflammer : "C’est un seul match, voyons d’abord la suite".
Selon lui, il est difficile d’imaginer Xabi Alonso abandonner complètement sa première idée de jeu, celle qui devait transformer l’identité madrilène. Le schéma vu à San Mamés a séduit, mais il ne garantit rien pour le long terme.
Invité dans El Larguero, Benito a rappelé que le Real Madrid ne peut se contenter d'une prestation inspirée isolée. Il a évoqué l’exemple du PSG de Luis Enrique, une équipe sans milieu défensif typique mais capable de dominer grâce à une implication collective totale. Pour lui, c’est le niveau d’exigence auquel doit aspirer la Maison Blanche : dominer, imposer son jeu, et non se reposer sur des éclairs individuels ou sur une structure encore instable. S’il reconnaît le mérite de Xabi Alonso et la qualité du plan déployé hier soir, il préfère rester lucide : la route vers un modèle fiable est encore longue.
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Le Real Madrid face à son paradoxe tactique
Pour Alvaro Benito, la situation actuelle du Real Madrid révèle un paradoxe clair. Le club voulait s’éloigner du modèle d’Ancelotti, basé sur un bloc bas, des transitions et une dose de réussite dans les grands moments. Mais après un mois compliqué, Xabi Alonso semble revenu vers une structure beaucoup plus pragmatique.
"On voulait changer d’identité, mais comme ça n’a pas fonctionné, on revient à ce qui, soi-disant, ne valait plus", résume-t-il, soulignant un doute profond sur la viabilité du projet madrilène.
Il ne remet pas en question le talent des joueurs, ni le potentiel de l’équipe, mais se pose surtout une question. Avec cette idée de jeu hybride, le Real peut-il éliminer des équipes comme Chelsea ou le PSG en Ligue des champions ?
Selon lui, Xabi Alonso aspire à davantage de maîtrise avec un jeu intérieur, un bloc plus haut, un pressing plus organisé et beaucoup de possession, mais pour cela, il doit encore trouver l’équilibre. La victoire de San Mamés montre une voie possible, mais elle ne suffit pas à garantir que ce sera la bonne sur toute une saison. Et tant que cette cohérence n’est pas trouvée, les doutes resteront, même au lendemain d’un match référence.
Bruno De Oliveira











