Dans la souffrance et sans briller, le Real Madrid s'est imposé au stade Mendizorroza face au Deportivo Alavés. L'essentiel – à savoir la victoire – a été assuré. Peu importait la manière pour Xabi Alonso : il devait remporter les 3 pour revenir à 4 longueurs du Barça au classement de Liga et corollairement, sauver sa tête.
Cependant, à moins que le Barça effectue plusieurs faux pas en Liga, l'épée de Damoclès au-dessus de la tête du Basque devrait planer au moins jusqu'à un hypothétique huitième de finales retour de Ligue des champions. En effet, si le Real Madrid en vient à se qualifier pour les quarts de finales de sa compétition fétiche (ces derniers s'achevant le 15 avril), l'on voit mal l'équipe dirigeante destituer le natif de Tolosa, avant la fin de la saison, même si l'équipe se retrouve larguée en Liga entre les deux premiers tours de la phase finale.
Eu égard à cette situation fortement compromise, le niveau affiché par l'équipe en terres basques sera insuffisant pour enchaîner les victoires. Certains observateurs soulignent le fait que, face à la pression du résultat, Xabi Alonso a adopté une approche qui correspond plus à ce que les joueurs affectionnent qu'à ce que lui souhaiterait mettre en place.
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Alkorta pointe du doigt un grand problème du Real Madrid d'Alonso
Même si cela a finalement fini par lui sourire à Vitoria, l'on a vu face à Manchester City que, lorsque par malchance, des individualités commettent des erreurs, l'équipe peut subir un destin funeste. De plus, la particularité de la rencontre contre les Cityzens, contrairement à celle au stade Mendizorroza, est que les hommes de Pep Guardiola, par leur volonté d'être protagonistes, ont offert de nombreuses situations de transition aux Madrilènes.
Quand bien même ces derniers ont parfaitement su maximiser celles dont ils ont bénéficié face à l'équipe de Coudet, ils ont, comme de coutume, été impuissants en phase de possession. À l'exception de l'action bien ficelée en début de match entre Valverde et Rodrygo, ils ne sont pas parvenus à amener du danger sur le but adverse dans cette configuration.
Par rapport au travail sans ballon, le pressing s'essouffle trop vite et est bien trop brinquebalant, tout comme la récupération à la perte du ballon. Rafa Alkorta, ancien joueur de l'Athletic Club, du Real Madrid et analyste sur la Cadena SER, estime que l'état de fait précité constitue un grand problème pour le Real Madrid et pointe du doigt ceux qu'il estime en être responsables : "Lorsque Vinicius Jr et Mbappé sont sans ballon, ils ne font pas preuve de l'engagement qu'ils devraient avoir selon moi et, comme le disait Álvaro Benito, cela ne suffit pas contre les bonnes équipes."
Toujours selon Alkorta, le Real Madrid joue avec jusqu'à trois joueurs en moins chaque fois qu'il doit se replier : "Je compte la moitié de Rodrygo et l'autre moitié d'Arda Güler. Nous parlons de trois joueurs qui ne taclent pas, qui ne récupèrent pas le ballon et qui ne pressent pas. Vous avez donc un problème. Espérons qu'ils auront la patience de laisser du temps à Xabi Alonso pour qu'il puisse convaincre les joueurs de ce qu'il veut."
Le paradoxe du Real Madrid
L'action de l'égalisation du Deportivo Alavés ne pourrait pas mieux illustrer les propos susmentionnés. Lors de celle-ci, aucun joueur du Real Madrid ne se trouvait à moins de 6 d'Antonio Blanco lorsqu'il a reçu le cuir et aucun à moins de 4 mètres quand il a effectué son ouverture lumineuse pour Vicente.
Toutefois, cette situation implique un paradoxe : la défaillance du Real Madrid sans ballon lui permet d'obtenir des phases de transitions, quasiment son unique salut pour marquer des buts. Nonobstant, ceci ne constitue pas une raison valable pour que l'équipe ne presse pas haut sur le terrain. À titre exemplatif, à la 4ᵉ minute, suite à une récupération de Valverde dans les 30 mètres adverses, le Real Madrid aurait pu ouvrir la marque si Mbappé avait fait preuve de plus de réalisme.
Les lacunes et les points forts de l'équipe de Xabi Alonso n'évoluant pas, cette dernière est on ne peut plus prévisible pour les adversaires. Sur les ballons aériens adverses, elle n'a pas progressé d'un centimètre. Sur le coup-franc du Deportivo Alavès de la 47ᵉ minute, il a eu la chance de pouvoir compter sur un gardien hors-du-commun. Néanmoins, comme mentionné auparavant, lorsque certaines individualités ne sont pas au niveau requis, les vulnérabilités de l'équipe deviennent rédhibitoires.
Il convient désormais d'espérer que les retours progressifs de blessure permettent à l'équipe d'effectuer un saut qualitatif, que ce soit en termes de qualité individuelle que collective.











