Pour la 16e journée de Liga, le Real Madrid débarquait à Vitoria dans une atmosphère électrique, au bord de la crise. Après deux défaites consécutives à domicile en l’espace de quatre jours — d’abord contre le Celta Vigo, puis face à Manchester City — et relégué à sept points du FC Barcelone, le club merengue était dos au mur. La victoire devenait impérative pour éviter l’implosion.
Mais les difficultés ne s’arrêtaient pas là pour le Real Madrid. Privé d’un nombre inédit de titulaires en défense — Trent Alexander-Arnold, Militão, Carvajal, Alaba, Mendy, Fran García — et sans Carreras, suspendu, Xabi Alonso a dû une nouvelle fois réinventer sa défense. Pour pallier ces absences, le jeune Valdepeñas a été lancé dans le grand bain, obtenant sa première titularisation en équipe première et aligné sur le flanc gauche.
Offensivement, la rencontre portait aussi l’espoir d’un retour majeur : celui de Kylian Mbappé, titularisé après avoir été ménagé lors du dernier match contre Manchester City.
Au final, Xabi Alonso peut souffler, mais guère se satisfaire pleinement. Le Real Madrid, sans éclat, a arraché une victoire laborieuse (2-1) sur la pelouse d’Alavés. Ce succès, loin de calmer totalement les tensions, offre surtout un sursis fragile à un entraîneur dont la position vacille dangereusement, alors que la pression et les doutes s’amplifient autour de lui. Voici ce qui faut retenir de cette victoire poussive.
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Xabi Alonso peut respirer… mais pour le contenu, on repassera
La victoire à Alavés offre un bol d’air à Xabi Alonso. Un soulagement comptable, avant tout. Car si le résultat permet au Real Madrid de rester au contact du FC Barcelone et d’éteindre temporairement l’incendie, le contenu, lui, continue d’interroger sérieusement.
Il faut aujourd’hui faire abstraction des principes de jeu qui ont fait la réputation du technicien espagnol. Pressing coordonné, sorties de balle propres, occupation rationnelle des espaces : tout cela semble relégué au second plan. À l’heure actuelle, Xabi Alonso entraîne en mode survie. Chaque match ressemble davantage à une tentative de préservation qu’à une véritable construction de projet.
L’ancien milieu de terrain donne parfois l’impression de chercher avant tout à sauver sa place. Quitte à renier une partie de son identité. En optant pour une approche pragmatique, proche d’un Carlo Ancelotti légèrement revisité, Xabi Alonso s’éloigne de ce qui faisait sa singularité. Un choix compréhensible dans l’urgence, mais difficilement défendable sur la durée.
Au fil des rencontres, le Real Madrid semble ainsi retomber dans des travers bien connus : dépendance aux individualités, déséquilibres structurels et manque de contrôle. Longtemps, les critiques se sont concentrées sur les joueurs — parfois à juste titre — mais il devient désormais impossible d’exonérer totalement le banc. Xabi Alonso a, en partie, cédé. Le projet tactique s’efface au profit d’un management de crise, où l’objectif principal reste d’éviter la rupture.
Reste une question centrale : cette pression constante, cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de l’entraîneur, est-elle réellement bénéfique au projet du Real Madrid ? Difficile de le croire. À court terme, elle peut générer des résultats. À moyen et long terme, elle menace surtout l’identité et la cohérence sportive d’un club censé s’inscrire dans une vision claire.
Xabi Alonso respire encore. Mais pour le jeu, on attend toujours.
Les 4 fantastiques du Real Madrid de retour ensemble
Pour la première fois depuis 242 jours, soit plus de sept mois, Kylian Mbappé, Vinícius Jr, Jude Bellingham et Rodrygo ont été alignés ensemble dès le coup d’envoi. Sur le papier, cette association pourrait avoir tendance à nous hype. En réalité, le match a été bien plus laborieux.
Jude Bellingham a tenté d’endosser le rôle d’organisateur, offrant même une passe décisive. Il a su se montrer utile dans les petits espaces, aidant le Real à construire ses phases de relance, mais son influence est restée trop timide pour véritablement débloquer une rencontre pourtant fermée. L’Anglais reste dans le dur, son rôle demeure flou et son niveau de jeu global reste insuffisant.
Kylian Mbappé, diminué, a essayé de tirer profit de chaque occasion qui lui a été donnée, allant jusqu’à ouvrir le score sur une action individuelle remarquable. Mais son engagement semblait mesuré, comme si la prudence primait. Le meilleur élément madrilène du jour fut sans conteste Rodrygo.
Après son but décisif face à Manchester City, il a confirmé sa bonne forme en se montrant particulièrement remuant et a souvent débloquer des situations. Sa présence offensive a offert un réel danger à la défense adverse et, surtout, la victoire au Real Madrid.
À l’inverse, Vinícius Jr a vécu une soirée difficile. En grande difficulté pendant l’essentiel du match, il a pourtant réussi à délivrer une passe décisive cruciale qui a sauvé son équipe, ainsi que la tête de son entraîneur. Ce n’était pas sa meilleure prestation, loin de là, mais elle a suffi à éviter une crise plus profonde.
Globalement, cette première titularisation commune du quatuor offensif cette saison a confirmé que le potentiel existe, mais que l’intégration de ce trio dans le collectif semble impossible sur le long terme.
En définitive, ce succès arraché sur la pelouse d’Alavés offre un répit nécessaire à Xabi Alonso et au Real Madrid, mais il ne suffit pas à effacer les nombreuses interrogations. Entre une défense décimée, un jeu parfois brouillon et une pression croissante sur l’entraîneur, le club madrilène semble toujours à la croisée des chemins. Le retour du quatuor offensif Mbappé–Vinícius–Bellingham–Rodrygo, s’il suscite de l’espoir, rappelle aussi les difficultés d’intégration et de cohésion collective.
Si la victoire permet de garder le contact avec le FC Barcelone, le chemin pour retrouver l’identité et la fluidité qui ont fait la force du Real reste encore long et semé d’embûches. Xabi Alonso peut souffler… mais la vraie réponse, elle, devra venir du jeu.











