Les deux dernières victoires ont permis au Real Madrid de respirer, mais elles n’ont pas dissipé le malaise et les doutes autour de Xabi Alonso. En interne, personne ne parle d’un tournant. Les succès contre Alavés et Talavera sont perçus comme des résultats nécessaires, presque vitaux, mais insuffisants pour inverser une tendance de fond inquiétante.
Le jeu ne progresse pas. La sensation dominante est celle d’un projet qui avance sans direction claire, incapable d’installer une identité reconnaissable malgré les mois passés. Le prochain rendez-vous face au Séville FC apparaît déjà comme un nouveau juge de paix. Et même en cas de victoire, rien ne serait définitivement acté. Le technicien basque reste sous surveillance, dans un climat où les doutes structurels pèsent plus lourd que les résultats ponctuels.
En effet, Marca rapporte ce matin qu'un nouveau temps de réflexion est prévu après cette rencontre à Valdebebas, preuve que la position de Xabi Alonso reste fragile. La Supercoupe d’Espagne, avec d’éventuelles confrontations face à l’Atlético et au FC Barcelone, est identifiée comme un test grandeur nature. Dans ces matches-là, seule la victoire pourrait offrir un véritable crédit sportif jusqu’à la fin de la saison.
Certes, l’attitude des joueurs s’est améliorée. L’investissement est plus visible, la solidarité plus marquée. Mais le fond du problème demeure : le « plan Xabi » ne prend pas. Le Real Madrid vit ses matches sur un fil, sans maîtrise, sans continuité, souvent sauvé par des individualités. L’exemple de Talavera est très parlant. Sans l’arrêt décisif de Lunin dans le temps additionnel, le scénario aurait pu basculer. Le débat autour du banc aurait alors pris une toute autre ampleur.
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Xabi Alonso affaibli dans un club sans patience
En coulisses, un constat s’impose. Xabi Alonso n’est plus le technicien qui avait débarqué avec autorité et idées claires au mois de juin. La perception a changé. Aujourd’hui, il donne l’image d’un entraîneur en équilibre permanent, plus préoccupé par la gestion du vestiaire que par l’imposition d’un cadre sportif fort. Pour certains dirigeants, c’est comme si le Real Madrid avait déjà changé d’entraîneur sans en avoir officiellement changé.
Cette perte de poids symbolique ne peut être dissociée de la situation sportive globale. En Liga, le Real a laissé filer des points précieux et se retrouve désormais à distance du leader. Mais au-delà du classement, c’est la fragilité mentale et collective qui inquiète le plus. Le doute s’est installé, match après match, jusqu’à contaminer l’ensemble du projet, du terrain aux tribunes.
Au Real Madrid, les notions de transition ou de patience sont limitées, voire inexistantes. Xabi Alonso ne lutte plus seulement contre les résultats, mais contre une urgence permanente, presque structurelle, propre au club. Chaque rencontre devient un verdict potentiel, chaque faux pas un pas de plus vers l’irréversible. Les prochaines semaines diront si le technicien basque est capable de reprendre la main, de redonner une identité claire à son équipe et d’inverser la perception interne. Aujourd’hui, Xabi Alonso est toujours en place, mais plus que jamais en danger.
Bruno DE OLIVEIRA











