Vainqueurs de la Supercoupe d’Espagne, éliminé en Copa del Rey, large premier au classement de LaLiga… sur plusieurs points, cette rencontre européenne face au Paris Saint-Germain semble catalyser la saison actuelle. Bien évidemment, tout ne se joue pas là. Un Clásico ainsi qu’un derby sont encore attendus et la rencontre du 17 avril face à Séville aura des allures de sommet du fútbol espagnol. Derrière ça, l’idée de remontada peut paraître exagérée, mais au vu du visage affiché au Parc des Princes, elle est bien réelle. Gagner le match, honorer le public et nos jeunes joueurs, telles sont les problématiques auxquelles Carlo Ancelotti devra répondre ce mercredi à 21h00.
Le Santiago Bernabéu : le soir ou jamais pour rugir
De la bouche de tous les membres du groupe madridistas, l’impact du Bernabéu sera majeur sur cette rencontre. Depuis le bien triste huitième face à Manchester City en 2020, le public du Santiago Bernabéu est privé de grandes joutes européennes. Les enfants du club devront pousser derrière leurs héros nacrés. Suspendu pour cette rencontre, Casemiro s’est exprimé en ce sens. Après le match face à la Real Sociedad, le milieu de terrain brésilien avait confié : « Mercredi, nous demanderons le soutien du public et compterons sur eux pour ce match très important. Avec leur aide, nous pouvons gagner. » Le Tank avait harangué la foule en précisant que la Ligue des Champions et le stade Santiago Bernabéu ne faisaient qu’un.
Pour sa « maison » et sa « compétition », l’exigeant public de la capitale espagnole devra entrer en éruption. Comme si, refoulé depuis deux ans, le rugissement n’attendait qu’à sortir. D’autant plus, il en faudra beaucoup pour impressionner les Parisiens. Depuis quelques années, le Parc des Princes s’est hissé parmi les arènes les plus ferventes du continent. Mais dans ce calcul, une donnée différencie les deux clubs candidats aux quarts de finale : le nombre.
Poussés par 120 années d’histoire, Karim Benzema et ses hommes comptent sur la passion de plus de 60 000 hommes. Un chiffre loin des standards attendus pour ce genre de rencontres, la faute aux travaux pour agrandir l’enceinte. Malgré tout, cela reste bien plus que les 48 000 âmes qui supportent habituellement Marquinhos et ses coéquipiers. En rentrant, hier, sur la pelouse du Bernabéu, Kylian Mbappé a scruté les gradins. Même vide, la verticalité des travées madridistas semblait impressionné le jeune joueur. Son coéquipier Neymar Jr. a parlé en conférence de presse d’un « stade avec une histoire incroyable. »
Pour la qualification, les acteurs entrent en scène
Il a plus de 150 matchs sous le maillot blanc, un record au XXIe siècle à son âge, pourtant Vinícius Júnior prévoit de vivre quelque chose d’inédit. Il le disait dans un entretien accordé à Madridista Real : « J’ai déjà vécu plusieurs soirées de Ligue des champions avec Madrid, mais si vous regardez mon histoire, celle-ci sera la plus importante. » Si le fait de le jouer au Bernabéu et pas au stade Alfredo Di Stéfano y joue, le fait d’être devenu titulaire indiscutable rentre aussi grandement dans l’équation. Si le squelette Kroos – Casemiro – Modrić est préservé, le reste de l’effectif a beaucoup évolué depuis le dernier titre. Mendy absent sera remplacé par un David Alaba qui s’est intégré instantanément au groupe. Quant à l’absence certaine de Casemiro et à celle plus sujette à interrogations de Toni Kroos, les remplaçants semblent déjà tous trouvés. Federico Valverde et Eduardo Camavinga, assurent la relève.
Jouant de leurs forces, les deux milieux offrent un panel sensiblement complémentaire au cahier des charges du centrocampista moderne. Box to box, les deux joueurs enchaînent les courses et alimentent le jeu par leurs qualités respectives. Camavinga, dans un premier temps, est redoutable par ses passes en une touche qu’il est capable de trouver dans les petits espaces. Ses qualités de conservation et de distribution ont encore été mises en avant face à la Real Sociedad. Face à Marco Verratti, le duel aura tout l’air d’une passation de pouvoir. Le jeune Français paraissant se créer un profil si similaire à celui du milieu italien. Similaire ? Oui, mais une qualité paraît mieux se dessiner chez le crack que chez son aîné parisien : le sens du but. Face à la Real Sociedad, il l’a montré. Auteur de 2 buts cette saison, il pourrait être avec Luka Modrić et, surtout, Marco Asensio une arme redoutée aux abords de la surface. Ceci obligerait alors les Parisiens à contenir ses joueurs dans leurs 20 derniers mètres. Attitude qui créerait obligatoirement des porosités dans la défense des Français.
Si la présence du Français dépend énormément de la forme de Toni Kroos, la présence de Federico Valverde fait beaucoup moins de doute. De jour en jour, de match en match, Fede impressionne. Il y a quelques saisons, le milieu de terrain avait profité de la méforme d’un Luka Modrić, fatigué après la Coupe du Monde 2018, pour se faire voir. Si le roi croate a repris sa place, l’Uruguayen reste cependant un homme fort du groupe. Privilégié à chaque absence, il est le quatrième rouage d’un milieu bien huilé. Preuve en est, avec 1 619 minutes de jeu cette saison, il est le non-titulaire le plus utilisé du groupe avec Lucas Vázquez. Désormais utilisé comme remplaçant ou milieu droit dans un 442, il était titulaire en début de saison. Sa blessure en octobre a laissé l’occasion parfaite au numéro 10 croate de montrer qu’il pouvait toujours enchaîner. Mais le Ballon d’Or 2018 n’est pas éternel et si Federico Valverde veut assurer sa place après le départ de son aîné, il aura tout intérêt à montrer ses qualités ce mercredi soir.