Depuis de nombreuses années, il est le leader à son poste dans la capitale. Même s’il a dû s’exiler en Allemagne pour faire ses armes au début de la précédente décennie, son cœur paraît toujours aussi blanc. Cependant, cet amour réciproque a souvent fait jaser les supporters. Plusieurs éléments récurrents sont avancés. Le premier étant le choix de privilégier l’Espagnol à Achraf Hakimi. Le Marocain semblait être la relève au poste, mais un style de jeu trop différent et déséquilibré de celui pratiqué au Bernabéu lui aura valu un aller simple direction Milan, puis Paris. Ensuite, le profil de « bouffeur de ligne » du latéral droit lui a été reproché. Si c’est sa qualité de centre qui l’a fait connaître, cela ne suffit plus aujourd’hui. La BBC n’est plus. L’omniprésence réaliste dans la surface adverse ne fait plus loi chez les Madridista. Désormais, il faut un latéral qui participe au jeu et qui, à défaut de coller la ligne, doit désormais empiler les kilomètres.
L’homme de la situation
Dribbler toute une défense et déséquilibrer le bloc adverse en mobilisant des défenseurs, Dani Carvajal ne sait pas le faire. À 30 ans, la majorité de sa carrière est derrière lui et il sera dur de changer son profil à ce point. Mais à cet âge, le latéral peut profiter de son expérience accumulée. Cette dernière lui permet notamment d’avoir la confiance du coach sur des matchs clé. Le moins que l’on puisse dire, c’est que l’Italien n’a pas rendu la tâche facile à son joueur sur les 2 dernières rencontres. Face à Chelsea, il évolue plus de 40 minutes au poste de défenseur central. Un poste auquel il n’a jamais été confronté à ce niveau. Face à Séville, le constat était similaire. Il fallait qu’un héros se dévoue. Ferland Mendy et Marcelo étaient out pour affronter la meilleure défense de LaLiga. La « blessure inquiétante », selon Raúl, de Miguel Gutiérrez l’empêchait également de débarquer du Castilla.
Pour ces rencontres, le joueur a offert une palette différente aux observateurs. Lors de la double confrontation face à Chelsea, le joueur a majoritairement eu la défense du flanc droit à sa charge. S’il a pu compter sur l’aide de Fede Valverde, il a assuré un travail défensif remarquable. Une performance encore plus marquante au match aller. Au retour, les assauts, beaucoup plus intenses, des Blues l’ont mis à mal. Il se fait notamment surprendre par Mason Mount sur le premier but. Cependant, le Canterano sauve le Real Madrid en empêchant Pulisic de reprendre de volée le ballon de Kai Havertz à la 90e+3. Dans la rencontre déterminante pour le titre national du Real Madrid, le natif de Leganés a de nouveau dépanné hors de ses bases. En latéral gauche, il a semblé particulièrement à l’aise face à Séville et n’a pas hésité à rentrer à l’intérieur du jeu pour déstabiliser la défense adverse. L’Espagnol est à l’auteur des passes décisives amenant les deux premiers buts madridista.
Enchaîner pour mieux régner
Si Dani Carvajal retrouve des couleurs, c’est aussi parce qu’il en a fini avec les blessures à répétition. Souvent pénalisé par ces dernières, l’Espagnol souffre d’une condition physique plus fragile que d’autres joueurs à son poste. Depuis 2020, il a raté l’équivalent de 50 matchs. Un compte qui représente presque une saison entière. En son absence, Lucas Vázquez avait réalisé un intérim plus que méritant. En décembre 2020, le joueur connaît aussi les joies de la paternité. Avec la naissance de Martín Carvajal Cañizares, il est possible que le, désormais, père de famille n’ai pas pu tant se reposer en dehors des matchs. Une naissance, aussi heureuse soit-elle, qui aurait donc pu participer à la fatigue ressentie chez le joueur. Mais voilà, le latéral ne veut rien lâcher. Véritable enfant de Madrid, il incarne la passion du club des rois d’Europe. Malgré ses indisponibilités, le Canterano ne démérite pas. Une dynamique qu’il confirme à l’issue de la qualification en demi-finale. Pour le club, il déclare : « Il faut souffrir pour gagner. On le sait mieux que quiconque. »
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