Home 9 Football 9 Davor Šuker, un 9 à l’ancienne comme on n’en fait plus

Davor Šuker, un 9 à l’ancienne comme on n’en fait plus

par | 18/12/2022 - 11:12 | 0 commentaires

La Croatie s'est inclinée lourdement face à l'Argentine de Lionel Messi (3-0). Cette défaite est l'occasion pour Le Journal du Real de revenir sur la brillante performance d'un autre Croate lors de la Coupe du monde de 1998 en France, l'attaquant Davor Šuker.

Cette défaite vient mettre un terme à un parcours remarquable de la part des coéquipiers du numéro 10 madrilène Luka Modrić. Mais le natif de Zadar a déjà déjoué passablement de pronostics en termes de longévité et fait mieux qu’un certain Davor Šuker.

Davor Šuker : de héros à président de la fédération

Celui qui a été Président de la fédération croate de football de 2012 à 2021 a d’abord été l’un des acteurs phare de la première génération de joueurs croates qui a pu démontrer son talent au monde entier après la dislocation de la Yougoslavie et l’indépendance de leur pays.

Davor Šuker avait déjà 30 ans lorsqu’il a participé à la première Coupe du monde de l’histoire de la Croatie. Cette participation signifiait par ailleurs que le croate pouvait enfin débuter une rencontre de Coupe du monde. En effet, alors âgé de 22 ans, il avait fait le déplacement en Italie avec l’équipe nationale yougoslave et malgré les cinq rencontres disputées par cette dernière, Šuker n’a pas eu l’occasion de disputer la moindre minute.

Dès lors, malgré son âge avancé pour une première participation au tournoi national suprême, l’attaquant né à Osijek avait à cœur de donner le maximum pour sa patrie, d’autant plus qu’elle était dotée d’une génération avec pléthores de talents comme Boban, Prosinecki ou encore Asanovic et que deux ans plus tôt, à l’Euro 96 en Angleterre, elle ne s’était inclinée que face au vainqueur final de la compétition, l’Allemagne, en huitièmes de finale, et par la plus petite des marges. De plus, la star croate venait d’être auréolée de son titre en Ligue des champions avec le Real Madrid, la fameuse Septima. Le capital confiance était donc au maximum avant d’entamer le tournoi français pour celui qui avait marqué 34 fois pour 67 rencontres avec le club madrilène.

Une Coupe du monde 1998 incroyable

Durant la phase de groupes, les Croates ont gagné leurs deux premières rencontres face à la Jamaïque (3-1) et au Japon (1-0), Šuker mettant à chaque fois un but. En revanche, lors du dernier match face à l’Argentine de Batistuta, pour le choc de la poule, l’attaquant madrilène est resté muet face aux cages adverses tout comme son équipe qui s’est inclinée sur la plus petite marge et a donc terminée deuxième.

En huitièmes de finale, face à la Roumanie du légendaire Hagi, la Croatie l’a emporté sur la plus petite des marges grâce à un pénalty que Šuker a dû tirer deux fois pour qu’il soit validé, la première tentative ayant vu l’un de ses coéquipiers entrer dans la surface avant qu’il ne tire. Toutefois, malgré cette courte victoire, le sélectionneur roumain reconnaîtra la supériorité croate après la rencontre.

Pour le quart de finale face à l’Allemagne, les Croates avaient à cœur de prendre leur revanche de l’Euro 96. Alors que le match était serré, Šuker se retrouva être le protagoniste de la rencontre puisqu’une faute de Worns sur lui entraîna l’expulsion de ce dernier et l’Allemagne se retrouvait à 10 joueurs pour 55 minutes. Dès lors, le rapport de force a logiquement basculé en faveur de la Croatie et c’est donc logiquement que l’équipe balkanique se qualifia pour les demi-finales sur le score de 3-0. Šuker est celui qui a scellé le score de la rencontre après une longue diagonale d’Asanovic, l’attaquant croate a fusillé Kopke et après coup, il a décrit cette victoire comme étant « le moment le plus parfait dans l’histoire du football croate« .

Pour la demi-finale face à la France, les Croates ont passablement malmené l’équipe d’Aimé Jacquet durant la première période. D’ailleurs, qui ne se souvient pas des paroles du sélectionneur français durant la mi-temps de la rencontre dans les vestiaires où il prédisait un sort funeste à ses joueurs s’ils ne changeaient pas d’attitude ? Malgré le signal d’alarme d’Aimé Jacquet, rien n’y a fait : dès la 46e minute, Šuker, brillamment lancé par Asanović dans la profondeur, ajusta Barthez pour inscrire son cinquième but dans la compétition et faire douter toute une nation. Le reste de l’histoire est connu. Lilian Thuram, qui avait coupé le hors-jeu sur le but de l’attaquant madrilène, marqua deux buts alors qu’il n’en avait inscrit aucun avec la France jusqu’à présent et permit aux siens d’accéder à la finale.

Fin quelque peu abrupte pour Šuker et ses coéquipiers qui pensaient avoir fait le plus dur en ouvrant la marque et se voyaient déjà accédé à une finale de rêve contre le Brésil, ce qui aurait signifié leur première finale pour leur première participation. Maigre consolation, la Croatie a tout de même remporté la petite finale face aux Pays-Bas de Seedorf. Lors de cette rencontre, Šuker a encore inscrit un but pour porter son total final à 6 réalisations devenant ainsi le meilleur buteur de la compétition devant des légendes comme Batistuta, Vieri ou Ronaldo. Finalement, l’attaquant croate a véritablement marqué la compétition de son empreinte et cette année 98 restera assurément un souvenir impérissable pour lui.

 

Gjon Haskaj

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Home
Chrono