Manchester City – Real Madrid : les clés du match retour

par | 18/05/2023 - 18:05 | 0 commentaires

Hier soir, Manchester City a écrasé le Real Madrid 4-0 à l’Etihad Stadium en ce match retour de demi-finale de Ligue des Champions.

28 % de possession en première mi-temps. 30 passes réussies en 25 minutes. Une apnée dans les abysses… Manchester City n’a laissé aucune seconde de répit à son adversaire. Un match retour aux antipodes de la première rencontre car, au Santiago Bernabéu, il y avait deux équipes qui jouaient au football.

Dès les premières minutes, le champion en titre a subi, mais les Madrilènes s’y attendaient. Sauf que cette fois-ci, contrairement à la demi-finale aller à l’Etihad l’an dernier, les coéquipiers de Karim Benzema n’étaient pas dedans, ni à la récupération, ni dans les passes et ni dans l’état d’esprit. Un total de 25 ballons perdus dans le match : quasiment du jamais vu pour le grandissime Real Madrid.

Pep Guardiola est parvenu à venir à bout de son rival, et surtout, avec la manière : un pressing étouffant et très haut qui a empêché les Madridistas de ressortir rapidement. Impossible de tenter la moindre offensive, le tout combiné à une sur-activité au milieu de terrain qui a laissé les vétérans Luka Modric et Toni Kroos aux abois. Le Croate a été incapable de libérer son équipe, lui qui a pour habitude d’apporter sa touche d’oxygène et de verticalité dans l’entrejeu du club blanc.

Une charnière centrale madrilène ne pouvant donc pas secourir ses latéraux à cause de la menace prépondérante Haaland. Les ailiers étaient obligés de revenir défendre constamment face à un Grealish hyperactif à gauche et un Bernardo Silva très remuant à droite. Une équipe désorientée et déboussolée à l’exception de Thibaut Courtois, le joueur ayant touché le plus de ballons (17) lors des 20 premières minutes.

Malgré la situation et le score en sa défaveur, Ancelotti a prouvé à maintes reprises qu’il pouvait retourner de tels scénarios, et ce, face à la même équipe, par le calme et l’expérience de ses joueurs. Malheureusement, la recette magique n’a pas fonctionné cette fois-ci. Les cadres rodés incarnés par Benzema, Kroos, Modric et Carvajal n’ont pas su être au diapason de leur équipe, contrairement à Anfield le 21 février dernier.

La supériorité du milieu mancunien

Quand il n’est pas dans un grand jour, c’est toute l’équipe qui sombre. Luka Modric a vécu une soirée difficile hier face au milieu de terrain de Manchester City. Sa sortie illustre parfaitement tout le mal qu’il a eu à exister dans le match. À l’aller, le milieu de terrain composé du Croate, de Kroos et de Valverde a rendu une belle copie.

Mais hier, les Madrilènes n’y étaient pas du tout. La cause ? Un excellent Rodri aux côtés de John Stones et aidé par De Bruyne, Gundogan et parfois Bernardo Silva. Les hommes de Guardiola n’ont laissé aucune chance aux milieux du Real Madrid en prenant tactiquement, physiquement et mentalement le dessus sur eux. On peut féliciter tous les milieux de Manchester City, mais un nom revient : Rodri.

Le travail d’un milieu de terrain défensif passe souvent inaperçu, mais pas pour Guardiola, qui a toujours su valoriser ce poste. Le coach espagnol considère son ‘6’ comme l’une des pièces les plus importantes de Manchester City.

Haaland en presque réussite 

Erling Haaland était dans son jardin hier soir. Si lors du match aller au Bernabéu, on a vu une mauvaise version de l’attaquant norvégien, bloqué par un marquage impeccable de Rüdiger, le match retour a été à son avantage. Dans sa mobilité, il a forcé Militao à le chasser partout où il mettait les pieds.

Ses déplacements ont occasionné des espaces qui ont été utilisés par ses coéquipiers pour nuire à la défense madrilène. Si Haaland n’a pas pu marquer à cause d’un excellent Courtois, il peut se féliciter d’avoir aidé autrement son équipe à se qualifier pour la finale de la Ligue des champions.

Camavinga, définitivement pas à son poste

Utilisé au poste de latéral depuis quelques temps, Eduardo Camavinga a montré hier ses limites à ce poste. L’absence d’automatismes défensifs du jeune français a provoqué le déséquilibre de l’animation d’Ancelotti.

Sur le but du 1-0, Camavinga a décidé de monter sur Walker oubliant Bernardo Silva, seul dans son dos. Le Portugais a reçu une passe filtrée de De Bruyne puis a ajusté Courtois.

À 2-0, Camavinga a de nouveau oublié Bernardo Silva pour sortir sur Gundogan, qui était entré dans la surface de réparation. Alaba est resté avec Haaland et le numéro 20 des Skyblues, a une fois de plus, profité de l’ignorance de Camavinga pour marquer. Après cela, le Français a dû rentrer à l’intérieur du jeu avec la sortie de Modric, mais c’était visiblement trop tard.

En effet, Ancelotti a préféré titulariser Eder Militao, de retour de suspension, à la place de Rüdiger dans la charnière centrale. Nul ne peut dire avec certitude que le match aurait été différent si l’Allemand était présent, mais le match difficile de Militao, coupable d’un csc, ne donne pas raison à Carlo Ancelotti.

Le leçon de Pep Guardiola

Du FC Barcelone à Manchester City en passant par le Bayern Munich, Pep Guardiola est reconnu pour avoir révolutionné le football grâce à la façon dont ses équipes jouent.

Hier, Pep Guardiola ne s’est non seulement pas qualifié pour sa deuxième finale de Ligue des champions avec Manchester City, il a aussi remporté la bataille tactique face à Ancelotti.

Depuis 2016, Pep a décidé d’imposer sa vision du jeu dans le pays qui a inventé le football. Sous ses ordres, les Citizens ont remporté le championnat quatre fois sur les cinq dernières saisons et sont en passe de le remporter une troisième fois consécutive cette saison.

La Maison Blanche était amorphe, sonnée et à court d’inspiration. Aucune tentative de réaction ou de sursaut d’orgueil face à la démonstration Citizen amenée par une agressivité, une intensité, une énergie écrasante et surtout des tactiques “Guardiolesques” surpassant celles de Carlo Ancelotti.

Jean-Manassé Gnomblesson, Walid Soltani & Marina Machard

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