Né à Madrid, mais élevé au Brésil, Juni Calafat a eu une vie profondément marquée par le football, dans lequel il a d’abord évolué en tant que journaliste, puis en tant que recruteur. Aujourd’hui, à cinquante ans, son nom est régulièrement cité lorsque l’on évoque la réussite du Real Madrid lors des derniers mercatos. C’est lui qui est à l’origine du recrutement de la plupart des espoirs qui ont rejoint la capitale espagnole depuis de nombreuses années maintenant.
Juni Calafat, le chercheur d’Auriverde
L’une de ses premières grosses recrues est Casemiro. À l’époque, le milieu de terrain évoluait dans son club formateur de São Paulo. Juni Calafat l’avait observé lors de la Copinha U20 avec le Brésil en 2011, durant laquelle il a fait forte impression. Encore journaliste à cette époque, il profite d’un voyage au Brésil pour interviewer Neymar, alors joueur de Santos.
Par la même occasion, il noue des contacts avec l’entourage de Casemiro, alors âgé de dix-neuf ans. Convaincu du talent de la sentinelle, il permet son transfert vers le Real Madrid Castilla à l’hiver 2013. Prêté à Porto lors de la saison 2014/2015, il fait forte impression et revient à Madrid pour s’imposer dans un onze titulaire qu’il ne quittera plus, jusqu’à son départ l’été dernier pour Manchester United. Avec 336 matchs joués, il symbolise la réussite des pépites recrutées par Juni Calafat.
Fort de cette expérience avec Casemiro, qui lui apporte beaucoup de légitimité dans le spectre du football brésilien, il multiplie les allers-retours entre Madrid et São Paulo. En 2017, il va à la rencontre d’un jeune talent de seize ans évoluant à Flamengo. Le jeune Vinícius Júnior est alors ardemment courtisé par le FC Barcelone et hésite à donner suite à l’offre des Catalans.
L’arrivée de Juni Calafat fait pencher la balance en faveur du Real Madrid, qui le recrute le 23 mai 2017 pour 45 millions d’euros. Il rejoint le club à ses dix-huit ans l’année suivante. Il s’est peu à peu imposé comme la principale solution offensive de l’équipe. L’ancien de Flamengo est suivi, un an plus tard, par son cadet Rodrygo, recruté en 2019 à Santos.
Le même été, Éder Militão débarque également à Valdebebas. Le défenseur vient en provenance de Porto, après un forcing de Juni Calafat envers sa direction. Cette dernière était davantage favorable au recrutement de Matthijs De Ligt à son poste. L’intégration optimale de plusieurs de ses compatriotes a beaucoup pesé sur le choix du défenseur central.
Quelques échecs éclipsés derrière le succès
Si Juni Calafat a su mettre la main sur des joueurs qui ont profondément su marquer le Real Madrid et ses socios, il a également essuyé quelques échecs. Eden Hazard, recrue star de l’été 2019, ne s’est jamais distingué à Madrid. Entre blessures et méformes, il a quitté le club libre le 30 juin dernier. Recruté pour prendre la relève de Cristiano Ronaldo, il n’aura été que l’ombre de lui-même. Depuis, Juni Calafat, qui a beaucoup œuvré sur ce dossier, en porte la responsabilité.
Martin Ødegaard, recruté à seize ans après des débuts tonitruants à Strømsgodset deux ans plus tôt, n’a jamais trouvé sa place à Madrid entre plusieurs prêts. Il s’épanouit aujourd’hui à Arsenal, dont il est le capitaine. Cependant, le Norvégien n’aura jamais pu montrer la pleine mesure de son talent au Real Madrid. Ceci, au grand dam de Calafat qui a tout fait pour arracher sa signature.
Le Brésilien Lucas Silva, le Finlandais Eero Markkanen ou l’Autrichien Philipp Lienhart sont d’autres exemples de paris tentés par Juni Calafat. Cependant, ces derniers n’ont pas donné satisfaction. Néanmoins, les réussites des joueurs cités précédemment compensent largement le bilan de Calafat.
Pour les mercatos à venir, Florentino Pérez sera à nouveau attentif aux idées de son recruteur hispano-brésilien, qui peuvent lui donner une longueur d’avance sur certains joueurs très convoités, et continuer la politique de rajeunissement de l’effectif entérinée depuis quelques années.
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