Arda Güler, des débuts très prometteurs

Enfin ! Après de longs mois d’attente, Arda Güler a pu vêtir la tunique madrilène. N’ayant plus disputé la moindre rencontre depuis le 11 juin dernier, le prodige turc avait à cœur de débuter sous ses nouvelles couleurs. Après avoir dû ronger son frein suite à sa blessure au ménisque en présaison et les rechutes qui ont suivies, Arda Güler a enfin pu démontrer ses qualités aux supporters madrilènes. Et force est de constater qu’il ne les a pas déçus.

Arda Güler (Real Madrid) face à l'Atlético de Madrid

Arrivé cet été au Real Madrid, Arda Güler n’a joué avec la tunique blanche qu’après les fêtes. La faute à un ensemble de pépins physiques, n’ayant pas permis aux joueurs de postuler aux précédentes rencontres. Alors, qu’ont donné les débuts du jeune prodige turc ?

Disponibilité, détermination et justesse technique

Alors qu’il aurait pu faire entrer Arda Güler en fin de rencontre face à Majorque, Carlo Ancelotti a préféré attendre le match de Coupe du Roi pour le titulariser. Face à Arandina, un adversaire bien plus modeste et dans un contexte avec moins de pression, il lui a accordé une heure de jeu. Choix judicieux de l’Italien à notre sens, car une mauvaise entrée du jeune Turc alors que le Real Madrid ne menait que d’une longueur aurait pu saper sa confiance.

Pour ses débuts, Arda Güler a évolué comme meneur de jeu axial, derrière Joselu et devant Camavinga et Ceballos. Loin de rester cantonné à son poste à attendre le ballon, le jeune Turc n’a pas hésité à redescendre sur le terrain afin d’offrir des solutions à ses coéquipiers. De manière générale, il s’est évertué à se rendre le plus disponible possible comme lorsqu’il est venu quémander la balle à Ceballos alors que ce dernier s’apprêtait à tirer un corner.

Dès ses premières prises de balle, il a démontré beaucoup d’assurance et de précision dans ses passes malgré la piètre qualité du terrain. Sur l’une d’entre elles, il est parvenu à trouver la profondeur et son ouverture aurait pu se transformer en passe décisive si Brahim Díaz était parvenu à prendre le contrôle du cuir.

Pour avoir été absent de nombreux mois, Arda Güler a surpris par son dynamisme et son allant malgré son manque de rythme. Le coup franc qu’il a tiré à l’orée des 16 mètres et qui s’est écrasé sur le poteau démontre la qualité de sa patte gauche.

Arda Güler, la recrue hivernale

Toutefois, ce qui a surpris lors des minutes qu’il a disputées et qui était inattendu est la justesse de son pied droit. Alors que l’écrasante majorité des gauchers manque de dextérité avec leur pied faible, Arda Güler n’a pas hésité à l’utiliser. Il aurait même pu ouvrir la marque avec ce dernier en début de rencontre à deux reprises s’il avait fait preuve de plus précision.

Il a également utilisé son pied droit pour adresser un centre en retrait millimétré qui aurait pu se commuer en passe décisive si Nico Paz avait fait preuve de plus d’adresse avec sa tête face aux cages. L’utilisation de son mauvais pied est un aspect qui avait été aperçu lors des entraînements et s’est confirmé lors de son début en compétition officielle.

Désormais, Arda Güler devra confirmer les bonnes sensations qu’il a démontrées face à Arandina. Si son corps ne le trahit pas, le talentueux milieu offensif pourrait constituer un atout dans la manche d’Ancelotti pour la 2ème partie de saison.

Même s’il a évolué en tant que meneur de jeu, il lui est aussi arrivé de permuter avec Nico Paz lorsque les circonstances l’exigeaient. Ainsi, il s’est parfois retrouvé au poste de milieu offensif excentré sur le côté droit, poste qui était le sien à Fenerbahçe. Dans ce rôle, Arda Güler pourrait tirer son épingle du jeu. La qualité de son pied droit lui permettant d’être imprévisible pour ses adversaires.

Outre ses qualités footballistiques, le prodige ottoman, qui fêtera ses 19 printemps le mois prochain, a démontré beaucoup de personnalité et de protagonisme pour une première avec le Real Madrid. La pression n’a pas eu l’air de l’affecter outre mesure. Ce début prometteur constitue peut-être le commencement d’une belle épopée dans le plus grand club du monde. Le fait qu’Ancelotti le fasse entrer à 8 minutes d’une potentielle séance de tirs au but en demi-finale de Supercoupe d’Espagne, à laquelle il aurait vraisemblablement pris part si elle avait eu lieu, démontre toute la confiance de l’Italien envers son joueur.

 

Gjon Haskaj