Entre objectifs statistiques, mission titulaire ou encore régularité extrême, les Bleus vêtus de blanc ont tous gros à jouer lors de cette saison charnière qu’incarne l’exercice 2024/2025 au Real Madrid.
Ferland Mendy, mission bis repetita au Real Madrid
L’un des rares latéraux qui excelle dans la supposée capacité de prédilection d’un arrière : bien défendre. L’international français, qui se dirige vers sa 6ᵉ saison au Real Madrid, est probablement l’un des meilleurs latéraux gauches du monde. Impassable sur son couloir, dur sur l’homme, très rarement en deçà des attentes : il est indispensable au système de Carlo Ancelotti.
Sa place de titulaire indiscutable a souvent été remise en question, notamment à cause de la rumeur d’arrivée d’un concurrent de Bavière (Alphonso Davies) à son poste. Peu importe, rumeur ou pas, Mendy n’en a cure et possède déjà un concurrent espagnol au sein même de l’effectif en la personne de Fran Garcia. Le latéral ibérique, bien qu’il ne fasse pas l’unanimité au Real Madrid, n’hésitera pas à exploiter le moindre temps de jeu qui se présentera à lui si Mendy pique un peu trop du nez.
Les défis pour le numéro 23 madrilène sont simples : rester sur la même dynamique que la saison passée, solide comme à son habitude et surtout : ne pas se blesser. Ce dernier point constitue probablement la plus grosse tâche sur le dossier Mendy, car c’est parfois l’unique raison qui l’empêche d’être régulier et irréprochable.
Eduardo Camavinga, saison d’affirmation au Real Madrid
Suite au départ de Kroos (retraite), le football exige et oblige un remplaçant numérique à ce dernier dans l’entre-jeu madrilène. Nonobstant le fait que Fede Valverde, l’indéboulonnable du milieu, ait hérité de son numéro si légendaire, il est l’heure pour un autre centrocampista de s’imposer : Eduardo Camavinga.
Manque de bol, suite à un choc avant le match de Supercoupe d’Europe, le natif de Cabinda souffre d’une entorse du ligament collatéral interne du genou gauche qui présage une absence de six à sept semaines. Cependant, cela n’empêche pas l’ancien Rennais de réaliser une merveilleuse saison. À titre comparatif, l’an passé, Vinicius Jr. avait aussi connu une blessure prématurée aux alentours de l’automne, mais l’Auriverde avait travaillé dur pour revenir et a ensuite réalisé une saison absolument exceptionnelle. La concurrence est rude au milieu de terrain du Real Madrid et visiblement, la place numérique de Kroos a été récupérée par Jude Bellingham, qui, face à l’Atalanta, a été reculé d’un cran par rapport à son rôle d’antan.
Désormais, reste à voir dans quel état et dans quelle mentalité reviendra celui qu’on surnomme « Cama », et si ce dernier aura les épaules et surtout la régularité pour enfin s’imposer en tant que titulaire au Real Madrid. Trouver son véritable « poste favori » entre 6 (plutôt occupé par son compère Tchouaméni) et 8, corriger ses légères lacunes de placement défensif (visibles au quart aller face à City) et calmer son agitation à certains moments clés sont probablement des axes de progression pour l’international français.
Son évolution au Real Madrid a été crescendo : super-sub de luxe dans un premier temps, monsieur polyvalent, mi-titulaire mi-remplaçant dans un second, puis quasi-titulaire la saison passée. À bientôt 22 ans, avec trois années dans les jambes, il est donc grand temps pour lui de passer le cap.
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Kylian Mbappé, le début de l’aventure Real Madrid
Tous les yeux sont rivés sur ses moindres faits et gestes, il vient d’arriver librement, il est convoité par le club depuis de nombreuses années, c’est l’un des meilleurs joueurs du globe : Kylian Mbappé sera vraisemblablement le Français le plus attendu cette année.
Le nouveau numéro 9 du Real Madrid, laissé vacant pendant un an par la légende Karim Benzema, est déjà très attendu par les Madridistas et par les fans de football de la terre entière. Un joueur aussi prolifique, statistiquement parlant, fera forcément l’objet d’espérances XXL. Un quota de buts minimum, une mentalité irréprochable, une envie mordante sur le terrain, aucun déboire en dehors du rectangle vert, une alchimie avec les stars déjà présentes : on pourrait en citer des centaines tant l’attente de son arrivée fut longue et pleine de questionnements.
Au Journal Du Real, les attentes seront focalisées sur son jeu, son rendement sur le terrain puis ensuite sur le comportement et autres points moins sportifs. Sur ces deux derniers, nul doute qu’il sera irréprochable, car l’institution est telle qu’il n’y a pas de place pour cela. Il est surtout question de voir un autre Kylian Mbappé que celui que nous voyons tous depuis 2 ans. Tant dans le rendement purement sportif, dans le langage corporel et non-verbal, que dans l’aspect « clutch », il est évident que les Madridistas réclament un « nouveau » Mbappé ou du moins celui vu en 2022, lorsqu’il était probablement au « sommet de son art » malgré son jeune âge.
Pour sûr, les statistiques, bien qu’elles fassent l’objet de débats footballistiques clivants de nos jours, seront demandées, sans forcément suivre un modèle particulier, comme les débuts de CR7, Bellingham ou de quelconque autre joueur sur son année 1.
L’adaptation sur une première saison est variable selon chacun. Benzema, Bale, Hazard, Cristiano ou Bellingham ne sont pas les mêmes personnes et n’ont pas eu les mêmes ressentis lors de leurs arrivées. S’intégrer dans un nouveau groupe, découvrir un nouveau championnat, la barrière de la langue (pas pour Kylian visiblement), la pression du plus grand club du monde : ce sont tous des facteurs qui peuvent être reçus d’une manière plus brutale, lente ou rapide pour chaque humain.
Désormais, reste à voir celle de Kylian Mbappé, qui a l’air d’ores et déjà plus que remonté à bloc, comme le témoigne son bilan : un match, un but, un trophée, plutôt pas mal non ?
Aurélien Tchouaméni, la dimension supérieure au Real Madrid
C’est déjà la troisième année d’Aurélien Tchouaméni au club. Que le temps passe vite, on a l’impression qu’il a débarqué sur le sol espagnol l’été dernier. L’ancien Monégasque, venu remplacer le « Tank » Casemiro, parti à l’été 2022 vers Manchester United, est désormais un titulaire indiscutable au milieu de terrain, plus précisément au poste de sentinelle. Il incarne la stabilité défensive du milieu de terrain, de par son placement et par sa lecture du jeu, qui lui permettent de briller dans l’anticipation. Ses qualités ont rendu de bons et loyaux services lors de la quête de la Liga et de la Ligue des Champions l’an passé.
Ce n’est plus une nouveauté au sein du Real Madrid : lorsque tu es bon au milieu, tu peux forcément dépanner plus bas. Camavinga et Valverde en ont déjà fait les frais, Tchouaméni aussi, lors de la saison passée où il a évolué à multiples reprises au poste de défenseur central, où, à la surprise générale, il excellait.
Au demeurant, pour perdurer au Real Madrid, il faut être meilleur que tous les autres à son poste et Aurélien Tchouaméni possède encore des axes de progression qui ne permettent pas de le placer au sommet des milieux actuels. Parmi ceux-là, une concentration maximale et régulière : l’ancien Bordelais a tendance à perdre le fil sur des secondes de matchs qui peuvent se transformer en erreur fatale. Une passe mal appuyée, un carton qui aurait pu être évité, un manque de communication sont des exemples notables.
Second point : ce « truc en plus ». Dit comme cela, ça peut paraître très brouillon, mais Aurélien Tchouaméni pourrait ajouter quelque chose à sa palette qui ferait de lui un 6 spécial et par conséquent « meilleur ». Casemiro, aussi rugueux et rigide était-il, avait le don de sortir des dribbles inattendus, d’enclencher à longue distance lors d’un moment difficile et surtout une ténacité inégalable dans les duels face à des joueurs comme Messi.
Tchouaméni est encore jeune, il a déjà prouvé qu’il pouvait marquer de loin (Angleterre 2022, Majorque 2024) mais ses frappes ne sont encore que trop imprécises pour qu’elles soient considérées comme une réelle arme. Il existe aussi un manque de « prise de risque » plus ou moins accrue selon certains, bien que ce que demande le poste de 6 est essentiellement défensif et que les choses audacieuses doivent venir de plus haut. Le football moderne exige une facilité technique et une créativité qui doivent provenir d’encore plus bas, notamment quand l’équipe est en difficulté.
Bien qu’Ancelotti soit sûrement très satisfait de ce que Tchouaméni apporte, ce dernier, pour atteindre un niveau supérieur, doit devenir plus complet, plus confiant et surtout élargir son répertoire. Rester solide défensivement, se concentrer et enrichir sa palette sont les mots d’ordre pour l’ex-Monégasque dans le dossier « attentes de Tchouaméni ».
Les quatre Français du Real Madrid s’apprêtent à vivre une saison charnière. Leurs performances seront décisives pour les ambitions du club et de cette équipe dite « galactique » en 2024/2025. S’ils relèvent ces défis, ils pourraient non seulement marquer l’histoire du Real Madrid, mais aussi renforcer la place des Bleus au sommet du football européen.