Le défaut entraînant la défaite du Real Madrid à Bilbao : la relance

par | 05/12/2024 - 19:12 | 0 commentaires

ANALYSE - Match à l’extérieur dans une enceinte légendaire, au cours duquel un Real Madrid timoré encaisse deux buts au retour des vestiaires, avec Mbappé ratant son penalty. Non, nous ne parlons pas de la défaite à Anfield, mais bel et bien de celle d’hier à San Mamés.

Une semaine sépare deux scénarios similaires vécus par le Real Madrid. Cependant, si l’on pouvait s’accrocher à l’idée que Liverpool incarne actuellement la meilleure écurie d’Europe, ici, il s’agit de l’Athletic Club qui se bat aujourd’hui pour le top quatre de la Liga. Attention, perdre sur les terres basques ne se révèle honteux, loin de là, mais délivrer une telle prestation amène à la critique.

Une seconde gifle quasi coup sur coup qui questionne autour du réel niveau de cette association d’individualités. Le résultat d’un mercato ne répondant aux problématiques posées par le départ de Kroos, cette rencontre comme illustration d’un Real Madrid aux passes défaillantes pour des relances déficientes.

Un jeu court techniquement limité…

Mais où est-il passé ? Ce joueur dit « plaque tournante », véritable point d’ancrage de la phase de relance, capable d’orienter le jeu à sa guise tout en s’ôtant de la pression. Je vous le demande une nouvelle fois, où est passé ce profil semblable à Kroos au Real Madrid ?

La réponse se manifeste en réalité simple : ce dernier a tout simplement disparu de l’effectif madrilène. Aligné en tant que numéro six, le niveau des Camavinga, Tchouaméni, ou en l’occurrence, hier, Ceballos, se révèle « moyen ». Certes, défensivement, ces derniers répondent présents, néanmoins, à l’image de ce match, en dépit de leur envie de bien faire, ils ne détiennent pas cette qualité de relanceur si atypique. Une prise de risque moindre entraînant des passes négatives vaines.

Au-delà de cette problématique finalement presque numérique, c’est toute l’équipe qui s’avère en difficulté dans cette essence du football, à savoir la passe. D’ailleurs, la comparaison avec les hommes de Valverde s’est avérée criante.

D’un côté, un Athletic Club réalisant des transmissions rapides en une, deux touches de balle associé à des jeux en triangle appui-remises dévastateurs. De l’autre, un Real Madrid non-chaland, voire amorphe, les joueurs touchant cinq, six fois le ballon avant de le lâcher généralement horizontalement et non vers l’avant. Ajoutez à ce point un manque cruel de dépassement de fonction avec une absence de mouvement sans ballon et la donne défensive apparaît élémentaire pour les basques.

Pour un jeu long imprécis côté Real Madrid

Chaque montée de balle représentait une véritable bataille afin de battre cette première ligne de pression rouge et blanche. Au vu de leurs difficultés, marquées par de nombreuses pertes de balles dans leur camp, à l’image d’ailleurs du second but encaissé, les Merengues prirent la décision de constamment allonger.

Un choix, dans la continuité de leur deuxième période à Getafe, qui avait tout pour s’avérer payant. Une doublette devant plus que véloce Mbappé-Rodrygo, opposé à une charnière Yeray-Vivian régulièrement prise de vitesse.

Toutefois, afin que cette approche fonctionne, un dernier élément se révèle indispensable : de longs ballons verticaux précis. Cet aspect incarne la donnée principale dans laquelle les hommes d’Ancelotti ont fauté. En effet, les rampes de lancement Courtois, Rüdiger, Tchouaméni ou encore Asencio ne sont pas parvenues à distiller des passes en profondeur dans la course de leurs coéquipiers attaquants. Trop lointain, trop court, voire tout simplement directement en touche, en résumé, une imprécision qui fait tache.

De plus, là aussi un profil type Joselu manque à l’appel, les offensifs du Real Madrid ne possédant la qualité de mettre leur corps en opposition du défenseur, tel un pivot. Et bien sûr, rendons à César ce qui lui appartient, le bloc médian de l’Athletic Club, soutenu par de rapides latéraux, a su répondre plus que présent. D’ailleurs, cela ne s’avère anodin si après une quinzaine de minutes, les hommes d’Ancelotti ont de nouveau entrepris des relances courtes.

Finalement, le plus frustrant réside dans le fait que lorsque le Real Madrid ne réalisait rien que de « bonnes » passes, cette approche s’est matérialisée à merveille. Le but refusé de Mbappé en première période découlant d’un long ballon vertical, comme preuve de ce constat.

L’aspect tactique symbolise en réalité la phase émergente de l’iceberg des problèmes madrilènes. Attaquer, critiquer uniquement cette facette se révèle en vérité presque dérisoire, limoger le technicien italien ne permettant pas au Real Madrid de sortir de cette mauvaise période.

Alexis

Home
Chrono