Avec un staff technique étriqué, Ancelotti condamné à l’exploit tactique

par | 03/05/2025 - 17:05 | 1 commentaire

ANALYSE - Lors du dernier Clasico, le Real Madrid ne comptait que deux analystes contre sept pour le Barça. Un déséquilibre structurel qui interroge et qui a grandement désavantagé Carlo Ancelotti.

Carlo Ancelotti n’a jamais été du genre à se plaindre publiquement. Son élégance et son calme, même dans les tempêtes, ont toujours fait partie de sa signature. Pourtant, en interne, un constat s’impose : le coach du Real Madrid est de plus en plus seul dans sa guerre tactique. Alors que le haut niveau impose aujourd’hui une armée d’analystes, le technicien italien se bat avec des moyens réduits, très réduits. Trop, pour un club comme le Real Madrid.

Lors de la finale de la Coupe du Roi perdue contre le FC Barcelone (2-3), une image captée par Relevo a fait l’effet d’une gifle : en tribune presse, sept analystes tactiques blaugranas étaient présents, avec ordinateurs, tablettes et même une caméra. Juste à côté, deux seuls analystes madrilènes, chacun armé d’un simple portable. Une scène surréaliste, digne d’une opposition de divisions différentes, pas de deux géants européens.

Le Real Madrid sous-équipé face à ses concurrents directs

Ce contraste criant n’est pas une simple anecdote. Il illustre une réalité bien plus préoccupante : le staff technique du Real Madrid est sous-dimensionné pour affronter les exigences du football moderne. Ancelotti, épaulé uniquement par son fidèle fils Davide, Francesco Mauri, Luis Llopis et l’analyste en chef Simone Montanaro, fait face à des armadas techniques ailleurs en Europe. Et encore, ces noms sont les seuls piliers stables d’un staff qui peine à s’étoffer, malgré les demandes répétées du Mister.

Florentino Pérez, toujours méfiant à l’idée de laisser trop de liberté à un entraîneur, a jusqu’ici privilégié une structure réduite, à l’efficacité prouvée mais à la limite de la rupture. Le Real Madrid a bien envisagé l’arrivée d’un profil comme Andy Mangan, jeune technicien anglais réputé pour son œil analytique, mais l’opération a finalement capoté, entre exigences du club et volonté d’Ancelotti de n’avoir que des hommes de confiance.

Ancelotti, seul contre tous ?

Résultat : dans un football où chaque détail peut décider d’une saison, le Real se prive volontairement de précieuses marges de manœuvre. L’Italien doit compenser par son expérience, son intelligence situationnelle, sa capacité à lire un match à la perfection. Mais face à un Flick mieux entouré, mieux préparé et mieux outillé, cela ne suffit plus. Le Real Madrid a perdu une bataille, pas la guerre. Mais le déséquilibre tactique est là.

Alors que l’on entre dans le sprint final de la saison, la question reste entière : combien de miracles Carletto devra-t-il encore accomplir avec le strict minimum ? Et surtout, à quand une prise de conscience institutionnelle à Valdebebas pour mettre le staff technique à la hauteur du prestige du club ? À Madrid, on ne joue pas seulement avec les meilleurs joueurs du monde. Il faut aussi savoir s’entourer des meilleurs esprits.

 

Wacim Benlakehal.

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