Après avoir illuminé les Pays-Bas par son sérieux, après avoir éclaboussé de tout son talent le continent africain, Ouazane compte bien s’imposer comme une référence à son poste dans le monde professionnel. Et ce, dans le plus grand club du monde : le Real Madrid. Car oui, le jeune Marocain a préféré décliner trois offres de prolongation de l’Ajax Amsterdam. Il a aussi repoussé les avances du nouveau champion d’Europe, le PSG, pour finalement s’engager librement avec la Casa Blanca. Une opération à… zéro euro pour le club merengue.
Et pourtant, on parle ici de l’un des plus grands espoirs de sa génération. À seulement 16 ans, il a déjà été élu meilleur joueur et meilleur buteur de la CAN U17. Autrement dit : il a marché sur l’eau face à des adversaires plus âgés que lui. Ce n’est pas un simple coup d’éclat, mais bien la suite logique d’une trajectoire maîtrisée.
« Un talent pur qui a le foot dans le sang »
« Le football, c’est dans le sang ». Une maxime à laquelle la famille Ouazane fait honneur. Le jeune Abdellah a grandi aux Pays-Bas, dans un foyer où le ballon rond règne en maître. Son père était un ancien joueur de haut niveau, et son frère, Zakaria Ouazane, est lui aussi footballeur.
Né en 2009, le néerlando-marocain fait ses premiers pas à l’AVV Zeeburgia, un club d’Amsterdam reconnu pour sa formation. Très vite, il tape dans l’œil des recruteurs de l’Ajax. En 2016, il rejoint leur académie et gravit les échelons à vitesse grand V, jusqu’à évoluer en U19 à tout juste… 15 ans.
Convoité par les sélections U15 néerlandaise et marocaine, Ouazane choisit le cœur plutôt que le sol : il opte pour les Lionceaux de l’Atlas. Lors de ses débuts internationaux fin 2024, il revient bronzé du tournoi de l’Union Nord-Africaine de Football. Une mise en jambes avant la CAN U17 du mois de mars. « Avant de venir ici, mon frère m’a dit qu’il fallait aller chercher le trophée et que je devais être bon », confie-t-il. Promesse tenue — ou presque.
Car si le Maroc a brandi la coupe, Abdellah n’a pas été simplement « bon », comme le rappelle Medias24. Il a été étincelant, face à des joueurs plus âgés. L’or qu’il portait autour du cou, il l’avait déjà dans les pieds. Nabil Baha, son sélectionneur, ne tarit pas d’éloges : « Il a un an de moins que les autres. Mais il est bourré de talent ».
Ouazane, milieu moderne et visionnaire pour le Real Madrid
Sa prestation sur le sol africain n’aurait pas pu mieux tomber. En fin de contrat avec l’Ajax, Ouazane est passé du statut de pépite maroco-néerlandaise à celui de joyau mondialement convoité. Et lorsque le Real Madrid se manifeste, difficile de dire non.
Ambidextre, doué techniquement et doté d’une polyvalence rare, le jeune milieu sait tout faire. Sentinelle, relayeur ou meneur de jeu, il ne se contente pas d’être utile : il excelle à chaque poste. Sa lecture du jeu, sa mobilité et sa capacité à se placer entre les lignes trahissent une maturité peu commune.
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Toujours en mouvement, il semble jouer avec une seconde d’avance sur l’adversaire, à la manière d’un Luka Modrić — toute proportion gardée. Il régale autant par ses passes que par ses frappes, et s’il lui reste une marge de progression physique, son potentiel est énorme. Mais au-delà du talent, Ouazane impressionne surtout par sa mentalité. Travailleur, humble, et résilient, il semble armé pour franchir les étapes une à une, sans jamais griller les étapes.
La prudence reste de mise, bien sûr. Il faudra du temps pour voir s’il saura gérer la pression, la médiatisation et la vie loin de ses repères. Le Real Madrid ne veut pas revivre un « Martin Ødegaard bis ». Mais avec un tel profil, il y a de quoi croire en une belle histoire.