Le profil qui manque au Real Madrid de Xabi Alonso

par | 06/08/2025 - 10:08 | 2 commentaires

L’entraîneur merengue, ancien maître à jouer du milieu du Real Madrid, se heurte à une situation ironique : son équipe peine à trouver un véritable chef d’orchestre dans l’entre jeu. Faute de solutions sur le marché, il explore des pistes internes, sans disposer d’un profil similaire au sien.

Xabi Alonso connaît bien la zone névralgique du terrain, celle qu’il a occupée durant des années avec autorité au Real Madrid. Aujourd’hui entraîneur, il cherche désespérément un profil qu’il incarnait autrefois : celui d’un milieu capable de dicter le tempo, d’organiser le jeu et de servir de relais entre les lignes, estime MARCA. Un vide difficile à combler, exacerbé par le départ de Toni Kroos et l’absence d’un véritable régulateur naturel dans l’effectif actuel.

Durant la Coupe du monde des clubs aux États-Unis, l’entraîneur basque a tenté une expérience audacieuse en confiant les clés du jeu à Arda Güler. Techniquement brillant, capable de situer ses coéquipiers, le jeune Turc a laissé entrevoir son potentiel. Mais il reste un projet, un talent encore en construction. Son utilisation comme meneur reculé est avant tout une nécessité tactique et une prise de risque calculée, qui nécessite du temps, de la confiance et une marge d’erreur que le Real Madrid s’offre rarement.

Tchouaméni, une option solide, mais insuffisante pour diriger le jeu du Real Madrid

Autre solution testée : Aurélien Tchouaméni. Puissant, hybride et discipliné, et surtout capable de s’intercaler entre les centraux pour fluidifier les sorties de balle, le Français offre des garanties défensives. Mais il n’a ni le profil ni la créativité d’un meneur de jeu. Il peut stabiliser le système, mais pas le jeu. Son apport reste précieux dans une optique de pressing haut et de récupération dans le camp adverse, comme à Monaco, mais il n’incarne pas le liant tant recherché.

Face à ces limites, Xabi Alonso mise sur la polyvalence. Güler est utilisé plus bas, Tchouaméni recule d’un cran, et d’autres milieux sont appelés à se réinventer. La flexibilité tactique, déjà visible lors de la Coupe du monde des clubs, devient une nécessité. Mais l’équilibre collectif reste fragile, surtout en l’absence d’un joueur capable de canaliser les transitions et de donner le rythme face à des blocs compacts.

Pas de renfort prévu, le Real Madrid regarde en son sein

Aujourd’hui, le constat est clair. Sur le marché, les profils compatibles avec les exigences du Real Madrid sont rares… et coûteux. Avec plus de 170 millions d’euros déjà investis sur ce mercato, la marge de manœuvre financière est étroite, car aucun départ notable n’est à souligner pour le moment. Et l’effectif est à l’équilibre, l’arrivée prochaine du jeune Franco Mastantuono et la promotion de Gonzalo García complètent la liste des 25 joueurs autorisés.

Pour Xabi Alonso, le chantier du milieu de terrain restera donc ouvert, mais il devra être traité avec les éléments déjà présents dans son effectif. La tâche est d’autant plus symbolique que c’est dans ce secteur que l’entraîneur a construit sa légende. Le paradoxe est total : pour son premier grand défi à la tête du Real Madrid, Xabi Alonso cherche un joueur… qui lui ressemble.

Djamel BENNACER

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