Quand Tebas tient le même discours que le Real Madrid sur l’arbitrage

par | 06/08/2025 - 18:08 | 1 commentaire

Javier Tebas a pris la parole après de vives critiques d'un ancien arbitre de première division que l'actuel président de La Liga souhaitait « contrôler l'arbitrage ».

Le président de La Liga est dans l’œil du cyclone ces derniers jours. Après avoir balayé les accusations provenant de RMTV concernant un début de saison truqué et du refus à donner plus de temps de repos aux joueurs du Real, Javier Tebas a reçu de nouvelles critiques concernant d’autres décisions. L’homme d’affaires de 63 ans a nommé récemment Comité d’arbitrage de compétition professionnelle (CACP), qui sera composé de Fran Soto Balirac, Gregorio Manzano Ballesteros et Fernando Teixeira Vitienes.

En réponse, l’ancien arbitre de première division, Iturralde Gonzalez, a vivement contesté cette décision en accusant Javier Tebas de menteur concernant sa déclaration de vouloir rendre les arbitres indépendants. « Ceux qui veulent l’indépendance de l’arbitrage ? Ment. Ce qu’ils veulent, c’est la contrôler. Être arbitre est l’une des professions les moins crédibles, c’est pourquoi ils veulent la contrôler », a-t-il soutenu sur « Cadena Ser ».

Tebas répond en faisant référence à l’affaire Negreira

Sur son compte X, Tebas n’a pas tardé à répondre à Iturralde Gonzalez qui s’était notamment révolté de la nomination d’anciens entraîneurs, à la place d’arbitre, au sein du CACP. Comme à son habitude, le président de La Liga n’y est pas allé de mains mortes en faisant référence à un dossier bien visé, l’affaire Negreira.

« Il dit que mon « rêve éveillé » est de superviser l’arbitrage. Quelle profondeur, quel niveau de débat ! On pourrait penser qu’après tant d’années sans arbitre, tu te serais recyclé… mais non : tu arbitres toujours dans ta tête et tu donnes des cartons imaginaires à quiconque ne répète pas ta réplique. Pour clarifier : mon rêve éveillé est un arbitrage indépendant, professionnel, sans surprises ni scandales. […] Tout le contraire de ce que vous avez vécu pendant des années, ou vous souvenez-vous de ce que le collectif lui-même appelait « l’indice de corruption » ? » a déclaré dans un premier temps Javier Tebas.

Qu’est-ce que le fameux « indice de corruption » cité par Tebas ?

L’indice de corruption fait référence directement à l’affaire Negreira, concernant le choix des arbitres pour certaines occasions. Comme nous vous l’expliquions dans un article sur ce qu’il faut savoir sur l’affaire, Ignacio Fernandez Hinojosa, arbitre très réputé de deuxième division, a expliqué l’implication du président du comité technique des arbitres (CTA) de l’époque, Victoriano Sánchez Arminio. Connu pour sa faible amabilité envers le Real Madrid, ce dernier, selon Fernandez Hinojosa, influait sur les notes des arbitres en utilisant un coefficient arbitraire.

Cela est considéré comme un indice de corruption, car cela punissait les arbitres qui « ne suivaient pas les règles » et dans l’autre sens, récompensait ceux qui suivaient les instructions en les plaçant dans les matchs UEFA ou bien les matchs les plus importants en Espagne.

Tebas et le Real Madrid, même combat

Dans le même sens, la déclaration de Javier Tebas à propos de la corruption durant les décennies précédentes au sein de l’arbitrage (sans jamais réellement la cité) va de pair avec le combat mis en place par le Real Madrid. Depuis que l’affaire Negreira a été mise en lumière, le club merengue a également comme combat la volonté d’un arbitrage indépendant, qui ne dépend d’aucune autre instance du football espagnol.

Une cause commune donc pour les deux parties, chose qui est assez rare et surprenante au vu des messages envoyés par média interposé pour dénigrer la partie adverse. Mais le combat va bien au-delà de tout ça. Il s’agit d’une bataille pour un football propre, sans triche.

Médric Bouzermane 

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