Hier soir à 21 h 30, le Real Madrid n’a pas fait dans la dentelle face au promu Real Oviedo à l’extérieur. Au cœur d’une ambiance remplie de tension. Un doublé de Mbappé saupoudré du golazo de Vinicius est venu parachever un triomphe plus que mérité.
Si le résultat reflète le déséquilibre sur le papier, cet affrontement n’en reste pas moins rempli de leçons. Et ce, notamment d’un point de vue offensif. Dans ce 3-2-5, par séquence 3-1-6, le demi-espace est apparu comme la zone préférentielle du Real Madrid.
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Une animation de jeu sans ballon mouvementée pour le Real Madrid
Xabi Alonso en avait pleinement conscience : si le Real Madrid brille presque naturellement en attaque rapide, l’on ne peut en dire autant sur phase placée. Cette liberté quasi totale laissée par Ancelotti comme nerf de cette défaillance. Lorsque les espaces se font rares, les Merengues ont besoin d’un schéma type, de consignes précises pour déverrouiller les verrous défensifs. Un plan dont l’on commence à percevoir les traits.
Car contre ce 5-4-1 particulièrement dense d’Oviedo, les poches d’air étaient particulièrement rares. Alors, pour se créer des espaces, tout commence par le jeu… sans ballon ! Un précepte totalement laissé de côté la saison antérieure, devenu primordial pour ce Real Madrid.
N’importe les appels, n’importe les placements des joueurs du Real Madrid, n’importe la situation… Une règle persiste : maintenir les 5 couloirs de jeu guardioliens. Au sein de ce 3-2-5, Carreras représentait généralement le troisième défenseur au côté des centraux Huijsen-Rudiger. Mais ce n’est pas pour autant que l’Espagnol restait cantonné à ce poste.
Carreras a eu une grosse activité sur le côté gauche du Real Madrid (realmadrid.com)À la moindre opportunité, le néo-Madrilène ne se laissait pas prier pour exploiter son couloir. Une initiative, quasi instantanément compensée par un Carvajal ou Tchouameni en troisième central. Une sorte de valse des joueurs où tous les Merengues suivent à merveille le rythme.
Un principe personnifié par la flexibilité des latéraux. Que cela soit à gauche ou à droite, le duo Carvajal - Carreras n’a cessé de s’adapter aux Rodrygo - Mastantuono. Lorsque les ailiers décidaient de déborder, les défenseurs plongeaient dans le demi-espace et inversement. Les prises de balle intérieures toujours coupées par des courses verticales. Avec cette idée constante d’amener le surplus dans le demi-espace.
Complété par un jeu rapide balle au pied
Un jeu sans ballon de bon augure en ce début de saison, complété par une animation balle au pied tout autant prometteuse. Des prémices des actions aux dernières transmissions aux abords de la surface, les joueurs parviennent à se trouver entre eux.
Au départ, c’est Dean Huijsen, dans un quasi-rôle de libéro qui lançait les actions. Quand l’année dernière, les centraux madrilènes semblaient presque tétanisés à l’idée de réaliser une passe positive. L’international espagnol ne manque pas d’ambition. Un dépassement de fonction saupoudré d’une faible agressivité des visiteurs comme sources de multiples intervalles.
Un peu plus haut, mais toujours dans ce registre similaire, les milieux ont mis en exergue leur panache. Fini les circuits de balles identiques. Désormais, les Güler ou encore Mastantuono varient. Des centres reculés au second poteau, des passes verticales tranchantes ou bien des combinaisons. Les locaux ont rapidement compris qu’installer le bus devant leur cage représentait leur unique chance de rester dans le match.
Et au milieu de tout cela, une initiative marque clairement le passage d’Ancelotti à Xabi Alonso. Une différence nommée « rapidité ». Oviedo s’est littéralement noyé dans les triangles merengues. Un jeu en une touche fluide, où personne ne surjoue. Un décrochage de Mbappé mélangé à une course croisée de Rodrygo initiée par Guler.
Des séquences concluent généralement par de bonnes frappes encore sporadiques, certes. Mais cela promet une véritable animation offensive, et non une simple association d’individualités.
Alexis Gallot