Recruté très jeune, Vinicius Jr. débarque au Real Madrid auréolé du statut de joyau du football brésilien. Mais ses premiers mois en Espagne sont laborieux. Trop brouillon dans ses choix, maladroit devant le but et jugé parfois trop frêle physiquement, il doit s’habituer à la pression d’un club qui ne pardonne pas les temps d’adaptation.
L’épisode marquant reste cette brouille avec l’ancien de l’OL, Karim Benzema, à ses débuts : la star française, excédée, avait laissé entendre à ses coéquipiers que « Vini jouait contre nous ».
Lors de ses trois premières saisons à la Maison Blanche, le Brésilien ne dépasse pas les 10 buts toutes compétitions confondues. L’ailier gauche a également du mal à avoir la confiance de ses entraîneurs et c’est sous Carlo Ancelotti qu’il va trouver la solution et confirmer les attentes autour de son cas.
Des débuts timides avant une immense éclosion
Pourtant, très vite, le Brésilien renverse la tendance. Travailleur acharné, protégé par ses entraîneurs et soutenu par un public madrilène sensible à son énergie, Vinicius Jr. progresse saison après saison. Sa complicité retrouvée avec Benzema se transforme en un duo redoutable.
Ensemble, ils écrasent la Liga et font chavirer l’Europe, notamment lors de la campagne victorieuse de Ligue des champions 2021-2022. Aujourd’hui, son palmarès parle pour lui : 2 C1, 3 Liga, 1 Coupe du Roi, 2 Supercoupes d’Europe et 3 Supercoupes d’Espagne. En 331 matchs toutes compétitions confondues, il a inscrit 109 buts devenant au passage l’un des joueurs les plus décisifs de sa génération.
De favori au Ballon d’Or à une valeur marchande en baisse
Lors de saison 2023-2024, Vinicius Jr. a frôlé l’apothéose. Sacré champion d’Europe avec le Real et élu meilleur joueur de la compétition, il termine 2e du Ballon d’Or derrière Rodri. Son influence semblait alors incontestable, son explosion définitive. Dans la foulée, sa valeur marchande grimpe jusqu’à 200 millions d’euros, faisant de lui l’un des joueurs les plus chers de la planète.
Mais la donne a changé. En un an, sa cote est redescendue à 150 millions, selon Transfermarkt. Les observateurs pointent un début de saison en demi-teinte sous les ordres de Xabi Alonso, successeur de Carlo Ancelotti sur le banc de la Maison Blanche, l’entraîneur qui avait su tirer le meilleur de son jeu. Vinicius Jr. semble moins libéré, plus hésitant dans ses prises de décision. Son 16e rang au Ballon d’Or cette année illustre ce léger déclin de sa stature.
L’arrivée de Kylian Mbappé a bouleversé la hiérarchie madrilène. Le Français possède des statistiques incroyables (14 buts) et lui a, en quelque sorte, volé la lumière médiatique. Les rumeurs du mercato dernier l’ont même annoncé comme un indésirable, signe que son statut n’est plus aussi inamovible qu’autrefois. Pourtant, Vinicius Jr. a choisi de rester, de se battre, et parfois, le duo avec Mbappé a montré un potentiel phénoménal, comme face à Osasuna en Liga ou contre Manchester City en Ligue des champions la saison dernière.
Un avenir encore incertain à Madrid
À 25 ans, Vinicius Jr. n’est évidemment pas sur la pente descendante. Il a déjà porté le brassard de capitaine en ce début de saison et reste une référence du vestiaire madrilène. Mais l’impression qui domine est celle d’un joueur qui doute, qui a perdu une partie de la confiance qui faisait sa force. Le Real Madrid n’attend pas : chaque match est un examen, chaque saison une remise en question. Pour autant, le Brésilien a déjà prouvé qu’il savait renaître après les critiques. Son explosion après ses débuts timides en est la meilleure preuve.
Sa vitesse, son audace et sa capacité à faire basculer un match sur une inspiration restent intactes. Et s’il parvient à trouver un équilibre avec Mbappé, son avenir pourrait être encore plus lumineux que son passé récent. Le bilan, 7 ans après ses débuts, est largement positif : Vinicius Jr. est devenu l’un des meilleurs joueurs du monde, adulé par les supporters madrilènes et respecté par ses pairs.
Mais son présent est marqué par une concurrence féroce et des doutes qu’il devra surmonter pour redevenir, comme en 2024, le joueur qui pouvait prétendre sans rougir au titre de meilleur footballeur du monde.