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Le démantèlement d’un reseau illégal de revente de billets au Bernabéu

26 octobre 2025Rédaction Le Journal du Real
MADRID, SPAIN - AUGUST 19: A general view prior to the LaLiga EA Sports match between Real Madrid CF and CA Osasuna at Estadio Santiago Bernabeu on August 19, 2025 in Madrid, Spain. (Photo by Florencia Tan Jun/Getty Images)

Une enquête interne du club merengue a révélé l’existence d’un réseau organisé de revente d’abonnements, opérant en toute discrétion autour du Bernabéu. Malgré les sanctions, cette « mafia des billets » continue de prospérer à l’approche des grands rendez-vous, comme le Clásico.

Sous les gradins du Santiago Bernabéu, un commerce parallèle s’est installé, loin des projecteurs. Quarante jours avant le choc entre le Real Madrid et le FC Barcelone, un téléphone oublié dans le stade a permis de lever le voile sur un système de revente d’abonnements aussi lucratif qu’illégal. Derrière des messages anodins se cache un réseau structuré, capable de monétiser la passion des supporters à coups de 500 euros par abonnement et par contrat.

L’objet de cette enquête : une « mafia du billet » bien rodée, opérant en marge du club madrilène, transformant un privilège de sociétaire en business rentable. Le tout grâce à une faille réglementaire difficile à contrôler : les abonnés peuvent prêter leur carte à un proche, mais non la vendre, rapporte MARCA. En pratique, la frontière est floue et largement exploitée.

Un système organisé et intraçable

Le procédé est méthodique. Des intermédiaires contactent des abonnés prêts à céder leur carte pour une somme variant selon l’affiche. Des coursiers récupèrent les abonnements, les livrent dans des hôtels ou des lieux discrets, puis les restituent après le match. Les transactions s’effectuent en liquide, sans reçu ni trace numérique.

« S’ils vous arrêtent, dites qu’on vous a laissé entrer, que vous n’avez rien payé », explique un revendeur dans un message intercepté. Ce protocole réduit le risque judiciaire à néant. Les protagonistes, loin de se cacher, agissent avec assurance. Certains se vantent même de la précision de leur logistique : « L’an dernier, nous avons transféré 3 000 abonnements, et seuls sept ont été interceptés. Aucun membre n’a été sanctionné. »

L’affaire du téléphone oublié au Bernabéu après Real Madrid – Marseille a permis de reconstituer tout un organigramme : abonnés complices, intermédiaires, livreurs et acheteurs finaux. Un circuit rôdé, reproductible et quasi industriel, capable de générer des milliers d’euros à chaque grande rencontre.

Une bataille sans fin au Bernabéu

Ce type de trafic n’est pas nouveau. Déjà en 2017, un reportage du quotidien Marca révélait l’ampleur du phénomène au Bernabéu : des places revendues jusqu’à 4 000 euros lors d’un Clásico, des acheteurs venus du monde entier, et des membres utilisant leur carte comme une source de revenus parallèles.

En mai dernier, lors de la demi-finale retour de Ligue des champions contre le Bayern Munich, la police nationale a démantelé une cellule de ce réseau. 138 abonnements du Real Madrid ont été saisis, destinés à être restitués à leurs titulaires après location illégale. Chaque livraison était facturée 3 euros par retour au coursier. Le club a alors ouvert des procédures disciplinaires contre plusieurs membres, avec des sanctions allant jusqu’à trois ans de suspension ou la perte définitive de l’abonnement.

Malgré les efforts du club et les interventions policières, la demande reste forte. Pour beaucoup de supporters, assister à un Clásico relève du rêve. Et tant qu’il y aura des acheteurs prêts à payer des sommes exorbitantes, des réseaux continueront à exploiter cette ferveur.

Le téléphone abandonné après Real Madrid – OM n’était qu’un indice, une pièce de plus dans un puzzle bien plus vaste. Un commerce souterrain persistant, alimenté par la passion, l’argent et les zones grises du football moderne.

Djamel BENNACER

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