Peu de temps après les déclarations de Florentino Pérez ce dimanche lors de l’Assemblée générale du Real Madrid, Javier Tebas a publié une longue réponse aux propos du dirigeant madrilène. Mis en cause sur plusieurs dossiers, de la Super League au match de Miami, le président de LaLiga a dénoncé un discours qu’il qualifie de « messianique » et « déformé ».
Florentino Pérez avait profité de son intervention devant les socios pour tirer à boulets rouges sur Javier Tebas, critiquant plusieurs décisions et orientations de LaLiga, tout en défendant le projet de Super League et la vision économique du club. Dans son message, Tebas rappelle d’abord ce qui, selon lui, constitue une contradiction : « En 2021, Florentino affirmait que le football était au bord du gouffre et que seule la Super League pouvait le sauver », écrit-il, estimant que le président madrilène adopte aujourd’hui un ton « suprématiste » et prétend « détenir la vérité ».
Tebas juge ces attaques récurrentes et prévisibles, attribuant cette rhétorique à « la frustration de ceux qui le suivent encore ». Il annonce par ailleurs qu’il publiera dans les heures suivantes une réponse détaillée aux critiques formulées par Pérez lors de l’Assemblée.
Tebas défend le dossier du match de Miami
L’une des priorités de la réponse de Tebas concerne le projet controversé d’organiser un match officiel de La Liga à Miami, mesure que Florentino Pérez a qualifiée d’« aberration ». Le président de La Liga affirme au contraire que :
Le projet avait été approuvé en 2018 par la commission déléguée, à l’unanimité.
Le Real Madrid avait été informé à plusieurs reprises, notamment en 2020, sans manifester d’opposition.
La décision finale dépendait de la FIFA, seule compétente pour autoriser un match à l’étranger dans une compétition nationale.
Villarreal et le FC Barcelone n’avaient reçu aucun paiement spécial, hormis une compensation logistique pour le club valencien.
Selon Tebas, toutes les procédures avaient été respectées, et le projet faisait partie d’une stratégie « d’internationalisation » de la Liga, connue de tous les clubs, y compris du Real Madrid. Il regrette que ce qui était alors une initiative approuvée soit désormais dénoncé publiquement comme un scandale : « Ce qui est aujourd’hui présenté comme une aberration était, à l’époque, une démarche stratégique que personne au Real Madrid n’a contestée », écrit-il.
La réponse se termine par une allusion directe aux accusations madrilènes concernant l’embauche d’un lobbyiste dans le cadre de la réforme de la loi sur le sport. Tebas affirme que ces critiques sont infondées et réplique ironiquement : « En tant que lobbyiste, Florentino Pérez est un véritable pape. Ses appels et déjeuners pour exercer une influence seraient bien plus lucratifs que ce que nous avons découvert récemment. » Une manière de suggérer que le Real Madrid fait lui-même usage d’un lobbying informel et puissant.
La prise de parole de Tebas intervient dans un climat de tensions persistantes entre La Liga et le Real Madrid, dont la rupture s’est accentuée depuis le lancement de la Super League en 2021. Florentino Pérez défend ce projet comme une réforme nécessaire du football européen, tandis que Tebas le considère comme une menace pour l’équilibre des compétitions nationales. La réponse du président de La Liga laisse présager une escalade verbale dans les jours à venir, alors que les deux institutions demeurent irréconciliables sur la vision économique et politique du football espagnol et européen.
