Le portrait d’un Xabi Alonso leader solide n’est plus seulement une intuition : il est désormais porté publiquement par ceux qui l’ont connu de près. Interrogé sur le coach basque, Jorge Valdano insiste sur une « tactique anti-ego » patiemment apprise au fil de sa carrière. Xabi Alonso savait où il mettait les pieds en signant son contrat en juin dernier. Il connaît la nature d’un vestiaire où chacun se voit titulaire et où le CV pèse autant que la forme du moment. Cesc Fàbregas avait déclaré que gérer un groupe de stars internationales, toutes évaluées à des dizaines de millions, « doit être la chose la plus difficile de toutes du métier d’entraîneur ».
Comme rapporté par AS, le portrait d’un Xabi Alonso leader né est porté publiquement par ceux qui l’ont connu de près. Rafa Benítez, qui l’a dirigé à Liverpool, ne laisse place à aucun doute : « Xabi a la capacité de gérer ce vestiaire, ce n’est pas une question ». À quelques jours d’échéances importantes et alors que chaque décision se répercute instantanément sur la dynamique du groupe, cette déclaration renvoie à l’idée d’un technicien capable d’imposer un cadre à ces stars, sans hausser la voix inutilement, mais sans jamais perdre le contrôle.
Xabi vit une première partie de saison mitigée, n’ayant pas encore trouvé toutes les solutions dans le jeu de son équipe. Deuxième du championnat, Madrid a remporté le Clásico en octobre dernier et figure dans le top 8 de la phase de ligue de la Ligue des champions. Sur le papier, la Maison Blanche est en pole position toutes compétitions confondues, mais sur le terrain, les supporters sont mécontents du niveau de jeu proposé. Xabi Alonso est pointé du doigt à ce sujet et son poste d’entraîneur a même été remis en question, notamment après la défaite au Santiago Bernabéu face à Manchester City.
Xabi Alonso possède une expérience de vestiaire très précieuse. L’ancien milieu de terrain madrilène a déjà joué avec Cristiano Ronaldo, Sergio Ramos, Casillas, Benzema, mais aussi au Bayern Munich avec Robben, Lewandowski ou Ribéry. Un homme d’expérience, sur et en dehors du terrain, qui a tout vécu en tant que joueur et possède aujourd’hui toutes les cartes pour gérer les stars de son vestiaire.
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Les grands noms ne font pas peur à Xabi Alonso
Selon Marca, Xabi Alonso a atterri à Madrid avec une parfaite connaissance du chantier à réaliser : un vestiaire rempli de stars internationales et d’egos à gérer. Cesc Fàbregas, aujourd’hui entraîneur de Côme, souligne la difficulté du contexte : « Tout le monde pense qu’il doit jouer. Ils ont tous coûté plusieurs millions. Ils jouent tous avec leurs équipes nationales. Gérer un vestiaire comme celui-ci doit être la chose la plus difficile de toutes. »
Raúl Albiol, ancien coéquipier de l’entraîneur espagnol, met en avant une caractéristique essentielle de sa personnalité : « Tu pourrais t’appeler comme tu veux, il te traite de la même façon. Ce n’est pas parce que tu étais l’un plus que l’autre qu’il te traitait différemment. Il se fichait que tu t’appelles Cristiano, Raúl ou peu importe », déclare l’ancien défenseur.
Xabi Alonso est très respecté. Sa carrière emblématique de joueur parle pour lui : quand il parle, on l’écoute. Depuis son arrivée à Madrid, le tacticien espagnol a su gérer les moments délicats, notamment l’épisode Vinicius Jr, furieux de céder sa place. Aujourd’hui, la situation est apaisée et Madrid est pleinement concentré sur ses objectifs. La Supercoupe est le premier grand défi de cette nouvelle année.
Un chef de meute respecté plus que craint
Ce portrait se renforce encore lorsqu’on écoute ceux qui ont partagé son quotidien. Raúl Albiol évoque un traitement égalitaire, sans hiérarchie de noms. De son côté, Granit Xhaka, passé sous ses ordres en Bundesliga, souligne un principe simple : au-delà des réputations, seuls l’effort et le rendement quotidien comptent. Ces voix convergent vers la même idée : Alonso n’a pas besoin d’élever le ton pour être écouté. Cette vision est d’ailleurs au cœur du documentaire « El Arquitecto : Del mito al desafío », réalisé par Iván Fanlo et disponible sur DAZN et GolStadium. Le reportage met en regard le joueur maître du tempo et l’entraîneur confronté à la pression maximale, après ses expériences à la Real Sociedad B puis au Bayer Leverkusen.
Au Real Madrid, le contexte ajoute une densité particulière à ce récit. Chaque choix tactique, chaque mise à l’écart, chaque rotation se lit comme un message médiatique ou personnel envers tel ou tel joueur. Le moment est décisif, la Supercoupe approche et la saison pourrait basculer dans cette zone de turbulences où le moindre faux pas pourrait être sanctionné par la direction. Au cœur de ce climat exigeant, la certitude portée par ceux qui le connaissent est que Xabi Alonso ne manque ni d’autorité ni de présence. Reste désormais à savoir si cela suffira pour permettre au Real Madrid de faire ce qu’il fait de mieux : gagner.
Enzo Teixeira et Bruno De Oliveira











