Quels sont les cinq facteurs déterminants de la saison 2022-2023 du Real Madrid ?

Comment maintenir une dynamique victorieuse après avoir tout gagné ? Voici les cinq clés de la saison à venir du Real Madrid.

Real Madrid

Comment aider au mieux Karim Benzema dans sa quête pour laisser le club au sommet ? Quid des éléments en faveur ou défaveur de Carlo Ancelotti ? Entre cracks, condition physique et sales habitudes, voici les cinq clés de la saison à venir du Real Madrid.

  • Eduardo Camavinga : la prise de pouvoir

L’héritage du trio Casemiro-Kroos-Modrić a longtemps été sujet d’inquiétude. La transition pour souffrir le moins possible de la fin du trident est bien amorcée grâce à la présence du prodige français Eduardo Camavinga. Déjà indispensable sur la fin de saison dernière avec ses entrées en jeu tranchantes, il possède toutes les qualités pour être une solution fiable et un relais idéal aux trois lieutenants de Karim Benzema.

Ses progressions balle au pied, son volume de jeu, sa qualité de passe (notamment le jeu long), sa densité technique : à lui seul, Camavinga épouse toutes les qualités du trident légendaire. Les matchs seront énergivores et très nombreux, ce qui lui laisse plusieurs possibilités de se mettre en évidence lors de l’exercice prochain, et pourquoi pas devenir enfin un titulaire à part entière au sein de l’entrejeu XXL du Real Madrid.

  • Vinícius Júnior : l’éclosion du futur patron

Après une campagne exceptionnelle (22 buts et 20 passes décisives), marquée par le but le plus important de la saison, Vinícius Júnior est aujourd’hui un tout autre joueur. Parfait complément de Karim Benzema, l’ailier gauche est aujourd’hui à l’aube de son destin au Real Madrid. Si par moments, il a été capable de tenir le front offensif en l’absence du numéro 9 et capitaine du club, le Brésilien a également eu des phases un peu creuses.

Pour ce qui est de sa contribution statistique, la tendance du crack était de démarrer très fort après chaque trêve internationale, avant de s’éteindre petit à petit. Néanmoins, il compense avec son apport conséquent dans le jeu, par son activité, sa volonté et son madridismo. Pour définitivement devenir le patron de l’équipe, le phénomène doit trouver une constance devant les buts, et se défaire du déchet qui le caractérise encore, bien que ce soit plus occasionnel.

  • Antonio Pintus : le sorcier du corps humain

L’exercice 2022-2023 s’annonce des plus complexes. La Coupe du monde au Qatar, qui s’étale du mois de novembre au mois de décembre, a pour conséquence de resserrer la fréquence des matchs dans le calendrier des clubs. Comme lors de la campagne 2020-2021, les équipes les plus denses en termes de profondeur d’effectif et de présence physique sont les formations les plus à même de gagner.

Si la rotation d’effectif dépend des choix de Carlo Ancelotti, la condition physique est quant à elle sous le contrôle d’Antonio Pintus. Véritable atout majeur en 2021-2022, la maison blanche se distingue par une forme olympique sur les quatre-vingt-dix minutes. Des départs canons et de fins de matchs avec beaucoup d’intensité, la magie de Pintus est à la fois le socle et la garantie de la saison à venir.

  • Rodrygo : le « baby gunman »

Buteur contre le FC Barcelone en demi-finale de Supercoupe d’Espagne, double buteur lors du match pour le titre en Liga, buteur contre Chelsea en quart de finale retour de Ligue des champions, et double scoreur héroïque lors du match retour contre Manchester City au tour suivant, il est le détonateur de la seconde partie de saison 2021-2022. À noter son entrée pleine de dynamisme face au Paris Saint-Germain, qui a été un des facteurs de la Remontada.

Après une seconde partie de campagne précieuse pour son club, l’ailier brésilien prend en masse musculaire de façon studieuse cet été, à l’image de son intégration dans le noyau dur des joueurs d’Ancelotti. Tout comme Vinícius, un apport statistique plus conséquent est attendu de sa part, notamment dans les matchs de Liga. Capable de se sublimer de lui-même lors des joutes européennes, il reste encore une solution d’avenir. L’ombre protectrice de Carletto, et une rationalisation de son temps de jeu dans une longue saison, lui permettront d’être de plus en plus important.

  • Le nouveau Santiago Bernabéu : une fâcheuse habitude post-travaux

Que ce soit des travaux de grande envergure dans un stade, ou un changement d’enceinte, cela a toujours des répercussions sportives et économiques. Le nouveau Santiago Bernabéu explique en grande partie le calme relatif de l’institution madrilène sur le marché des transferts. Les exemples sont nombreux, et ont souvent pour finalité une crise identitaire sportive. Dans l’histoire du Real Madrid, le changement de stade, puis les diverses rénovations, ont généralement coïncidé avec des périodes compliquées sur le plan sportif.

Après l’inauguration du Nuevo Estadio Chamartín le 14 décembre 1947, le club a connu une traversée du désert sportive de 7 ans et demi, avant de connaître sa première ère de galactiques à partir de 1955. La rénovation de ce stade en 1982, devenu entretemps l’Estadio Santiago Bernabéu, a été la période la plus courte, puisque seulement 2 saisons se sont écoulées avant de retrouver les sommets. Après la longue série de travaux qui s’est étalée de 2001 à 2006, le Real Madrid a mis 8 ans à retrouver les sommets. Même s’il a remporté deux Liga consécutives en 2007 et 2008, puis en 2012, cette période correspond à l’hégémonie de son rival catalan le FC Barcelone.

Alors, dans la configuration actuelle où la formation espagnole doit conserver ses trophées et non pas aller les chercher, est-ce que le club madrilène peut enfin réussir à se défaire de cette fâcheuse habitude ? Le défi est double puisque Carlo Ancelotti a souvent du mal à conserver sur deux saisons un titre acquis à sa cause.

Abdoulaye