Le 4-4-2 losange : premier bilan de la révolution tactique de Carlo Ancelotti

par | 17/10/2023 - 20:10 | 1 commentaire

La trêve internationale a sonné après la victoire étincelante du Real Madrid face à Osasuna (4-0) au Santiago Bernabéu. C’est le moment idéal pour faire un premier bilan du 4-4-2 losange mis en place par Carlo Ancelotti cette saison.

Le Real Madrid est le leader de LaLiga et de son groupe en Ligue des champions, grâce à ses 10 victoires en 11 matchs toutes compétitions confondues. Sur le plan comptable, la révolution tactique de Carlo Ancelotti semble quasiment parfaite. Mais si ce système de jeu a démontré des avantages offensifs considérables, des lacunes défensives évidentes doivent absolument être rectifiées afin de rester au sommet.

Un secteur offensif efficace porté par un Jude Bellingham cinq étoiles

Le 4-4-2 losange de Carlo Ancelotti présente un atout principal : un déséquilibre offensif qui permet au Real Madrid d’être en supériorité numérique dans le camp adverse lors de ses phases de possession.

L’absence d’ailiers laisse le champ libre aux multiples montées des latéraux, pour qu’ils puissent distribuer des centres à foison afin de créer un danger permanent dans la surface adverse. Et les projections vers l’avant des deux milieux relayeurs permettent d’accompagner le meneur de jeu et les deux attaquants lors des offensives.

Ces avantages portent leurs fruits, car Los Blancos ont la possession de balle et le plus grand nombre d’occasions à quasiment chaque rencontre depuis le début de la saison. De plus, avec 24 buts inscrits toutes compétitions confondues, les hommes de Carlo Ancelotti marquent en moyenne plus de deux buts par match et ont scoré à chaque rencontre.

Jude Bellingham, encore buteur avec le Real Madrid (Icon Sport)

Jude Bellingham, encore buteur avec le Real Madrid (Icon Sport)

La formation de Carlo Ancelotti possède également la deuxième meilleure attaque du championnat avec 20 buts (à égalité avec l’Atlético de Madrid qui compte un match en moins), à une unité du FC Barcelona qui détient l’attaque la plus prolifique.

Cette efficacité est marquée au fer rouge par le phénomène anglais, Jude Bellingham. Auteur de 10 buts et de 3 passes décisives en seulement 10 matchs disputés, le numéro 5 a été décisif sur plus de la moitié des buts inscrits par le Real Madrid.

Et après la victoire du Real contre Osasuna, Carlo Ancelotti n’a pas tarit d’éloges à son sujet en conférence de presse : « Il n’a pas un poste fixe sur le terrain, il a beaucoup de liberté. […] Ce n’est pas un attaquant, ce n’est pas sa priorité de marquer des buts, mais il le fait, en plus de tout ce qu’il apporte sur le terrain. […] C’est un joueur très dynamique, il descend, remonte, fixe les défenseurs. C’est compliqué de marquer un joueur comme Bellingham. […] C’est pourquoi il fait un début de saison impressionnant. Personne ne s’attendait à ce niveau-là. […] Il s’est super bien adapté. Nous avons la chance d’avoir recruté un joueur spectaculaire.»

En effet, Jude Bellingham joue au poste de meneur de jeu. Et en plus de son impact dans l’organisation et sa faculté à jouer entre les lignes, l’ancien milieu de terrain de Dortmund s’engouffre dans les espaces créés par le duo d’attaque, pour prendre à défaut les défenses adverses et ne laisser aucune chance aux gardiens qui se dressent sur sa route.

Une défense friable qui garde la tête haute

Le secteur défensif du Real Madrid se porte bien également. Los Madridistas possèdent la meilleure défense de la Liga avec 6 buts encaissés et 5 clean-sheets réalisés en 9 journées.

Malgré ces chiffres positifs, l’équipe de Carlo Ancelotti concède plusieurs occasions franches à presque chaque match, en laissant des espaces trop importants lors des contre-attaques et transitions rapides adverses. Ce défaut récurrent est la conséquence directe du déséquilibre offensif engendré par le 4-4-2 losange.

En effet, ce système de jeu demande une condition physique optimale et une rigueur tactique stricte, pour que les replis défensifs soient les plus rapides et précis possibles à la perte du ballon. Mais du fait d’une adaptation progressive et d’un manque d’expérience dans ce système de jeu, la défense du Real Madrid se fait trop souvent prendre au piège lors des attaques adverses.

Antonio Rüdiger et David Alaba (Icon Sport)

Antonio Rüdiger et David Alaba (Icon Sport)

Ces maux ont été compensés à plusieurs reprises par les exploits individuels des attaquants de l’effectif d’Ancelotti ou des multiples parades des deux gardiens Andriy Lunin (contre l’UD Almería) et Kepa Arrizabalaga (notamment contre la Real Sociedad). Mais le vase a débordé au plus mauvais moment. Le Real a subi un sévère revers (3-1) dans le derbi de Madrid face à l’Atlético, en clôture de la 6e journée de LaLiga.

Au Cívitas Metropolitano, la défense du Real Madrid a été prise à défaut sur les ailes, notamment la droite. Les marquages trop laxistes de Federico Valverde et surtout de Lucas Vázquez ont permis à Samuel Lino et Saúl Ñíguez de centrer sur les têtes précises d’Alvaro Morata et d’Antoine Griezmann, qui ont réussi à se jouer de la charnière centrale, notamment de David Alaba.

Depuis ce naufrage, des progrès sont nettement visibles. Les hommes de Carlo Ancelotti ont enchaîné trois clean-sheets consécutifs en championnat, contre l’UD Las Palmas, le Girona FC et le CA Osasuna.

Une concurrence féroce offre de multiples choix à Carlo Ancelotti

Lorsque Carlo Ancelotti a mis en place son nouveau schéma tactique, un 11 de départ a rapidement pris forme. Mais les blessures et les états de forme des uns et des autres ont complètement rebattu les cartes à plusieurs postes.

Dès le début de la saison, Ancelotti a dû s’adapter aux graves blessures de Thibaut Courtois et Éder Militão. Victimes d’une rupture des ligaments croisés, ils ont été remplacés par Kepa Arrizabalaga et Antonio Rüdiger, qui suppléent bien leurs coéquipiers convalescents, en enchaînant les bonnes prestations.

Dans le couloir droit de la défense, Daniel Carvajal, hauteur d’un très bon début de saison, est indiscutable. Par contre, sur le côté gauche, la concurrence bat son plein. Fran García a été titulaire à tous les matchs de la saison jusqu’à la défaite contre l’Atlético de Madrid, profitant de la blessure de Ferland Mendy (indisponible jusqu’à la première journée de LDC contre l’Union Berlin).

Mais après sa prestation compliquée face aux Colchoneros, le latéral gauche formé au club n’a plus été titularisé. Lors des quatre derniers matchs du Real Madrid, Ferland Mendy a démarré deux fois contre l’UD Las Palmas et le CA Osasuna, tandis qu’Eduardo Camavinga a retrouvé le flanc gauche de la défense face au Girona FC et le SSC Napoli.

Aurélien Tchouaméni sous les couleurs du Real Madrid (Icon Sport)

Aurélien Tchouaméni sous les couleurs du Real Madrid (Icon Sport)

Dans l’entrejeu, le milieu défensif Aurélien Tchouaméni et le meneur de jeu Jude Bellingham, excellents depuis le début de l’exercice 2023-2024, ont été titularisés à 10 reprises et paraissent pour l’instant indéboulonnables dans la tête de Carlo Ancelotti.

Aux postes de milieux relayeurs, Eduardo Camavinga et Federico Valverde ont pour l’instant les faveurs du coach italien. Mais Toni Kroos et Luka Modrić n’ont pas dit leur dernier mot. En effet, s’ils ont démarré la saison avec un statut de remplaçant, les deux légendes du club grappillent des minutes au fil des matchs. Toni Kroos comptabilise tout de même 5 titularisations, et son compère a été aligné 4 fois dans le 11 de départ par Ancelotti.

Aux avant-postes, la hiérarchie est peut-être en train d’être bousculée. L’attaque a été confiée par Ancelotti à Vinícius Júnior et Rodrygo Goes en début de saison. Joselu était cantonné au rôle de doublure. Mais lorsque le numéro 7 du Real Madrid a été victime d’une lésion du biceps fémoral droit face au Celta de Vigo, l’écartant des terrains pendant un mois, c’est logiquement Joselu qui a été choisi pour le remplacer.

Décisif immédiatement, l’international espagnol a gardé sa place de titulaire, malgré le retour de Vinícius Júnior dans le 11 de départ contre le Girona FC. Et c’est Rodrygo Goes qui en fait les frais en ne débutant aucun des deux derniers matchs de LaLiga avant la trêve, malgré sa titularisation contre le SSC Napoli.

Ceci est la conséquence du manque d’efficacité du jeune joueur brésilien, qui est très loin de ses standards de la fin de saison dernière. Il n’a marqué qu’un petit but depuis le début de cet exercice. Joselu, de son côté, est le deuxième joueur le plus décisif du club avec 5 réalisations et une passe décisive et est désormais un candidat très sérieux pour former le duo d’attaque avec Vinícius Júnior.

Le Real Madrid reprend la compétition ce samedi à 18h30 au stade Ramón Sánchez Pizjuán du Sevilla FC. Pour remporter la rencontre et garder la tête du championnat, les castillans savent ce qui leur reste à faire : se servir de ce système de jeu offensif pour submerger le la défense andalouse, et continuer les progrès défensifs pour mettre Youssef En-Nesyri en échec. De plus, nul doute que Carlo Ancelotti exploite la richesse et la diversité que lui offre son effectif, pour concocter la meilleure composition possible.

 

Mickaël Mavoungou

1 Commentaire

  1. Stoophy

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