Antonio Rüdiger, David Alaba, Éder Militao, Jesus Vallejo et… c’est tout. Le Real Madrid s’est envolé aux États-Unis, dans le cadre de sa traditionnelle tournée d’avant-saison, avec seulement quatre défenseurs de l’équipe A dans ses valises. En marge de sa désillusion dans l’opération Yoro, le défenseur français ayant choisi de rejoindre Manchester United au dernier moment, la Maison Blanche a également perdu son capitaine et dépanneur exemplaire (Nacho). Au vu de la situation, faut-il que le Real Madrid fasse le forcing sur le marché des transferts ?
POUR – Sans recrue, la porte ouverte à la catastrophe
Le Real Madrid ne peut pas se permettre de jouer à Monsieur Bricolage une saison supplémentaire. Déjà à court de munitions l’an passé compte tenu des graves blessures d’Alaba et de Militao, l’état-major avait déjà refusé de renforcer son arrière-garde lors du mercato hivernal. Persuadés de pouvoir compter sur la fiabilité d’Aurélien Tchouaméni en défense centrale, les hauts décisionnaires avaient privilégié une solution maison. Résultat : 26 buts seulement encaissés en Liga et le titre officieux de meilleure défense du championnat. Mais si cette stratégie s’est révélée payante la saison dernière, elle ne constitue pas un idéal pérenne. Voici pourquoi.
Décider de démarrer une saison à rallonge (jusqu’à 72 matches) avec deux défenseurs centraux dont l’état de forme demeure inconnu, c’est courir le risque de devoir faire des ajustements contre-nature en cours de saison. David Alaba, qui s’est rompu le ligament croisé antérieur du genou gauche en décembre dernier, n’est toujours pas revenu à l’entraînement. De sources proches du club, on estime que l’Autrichien pourrait effectuer son retour autour du mois d’octobre, au mieux. Éder Militao, lui, sort d’une Copa América honorable au cours de laquelle il a tenu son rang. De bon augure avant de retrouver la compétition avec la Casa Blanca.
Quant à Jesus Vallejo, le défenseur espagnol n’a franchement pas donné satisfaction. Enchaînant les pépins physiques, le natif de Saragosse a vécu un prêt cataclysmique à Grenade (3 rencontres disputées en championnat). Il n’y a guère qu’Antonio Rüdiger, l’infranchissable pilier allemand, qui puisse apporter une sérénité optimale à Carlo Ancelotti. Le technicien italien ne verrait pas d’un mauvais œil l’arrivée d’un défenseur supplémentaire, mais saura composer avec l’effectif actuel en cas d’inactivité du Real sur le mercato.
A l’aune de ces incertitudes, il serait hautement audacieux, voire complètement déraisonnable, de ne pas partir à la recherche d’un renfort en charnière centrale. Tchouaméni, Carvajal, Mendy, Camavinga, les canteranos… Toutes ces solutions existent pour pallier une éventuelle absence, mais l’urgence réside dans la viabilité. Contraindre un membre du groupe à jouer à un poste inhabituel ne correspond pas au standing du Real Madrid. Si la résilience coule dans les veines de ses joueurs, les hautes instances seraient inspirées de les mettre dans les meilleures conditions pour viser la gagne. Quand l’excellence n’est pas à la maison, il n’y a aucune honte à la débusquer ailleurs. L’étanchéité de la saison du Real en dépend.
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CONTRE – Carlo Ancelotti est un maestro des inventions
La saison dernière, Carlo Ancelotti a une fois de plus démontré son génie tactique en maximisant le potentiel de son équipe, même dans les moments les plus délicats. Confronté à des blessures qui ont fragilisé sa défense, l’entraîneur italien a su faire preuve d’ingéniosité pour maintenir la compétitivité du Real Madrid.
Lors de la rencontre contre Osasuna au Santiago Bernabéu en octobre dernier, de nombreux Madridistas ont été surpris de voir Aurélien Tchouaméni aligné en défense centrale. Contraint par les absences, le milieu français a relevé le défi avec brio, muselant efficacement un adversaire de taille en la personne d’Ante Budimir. Le résultat fut sans appel : une victoire éclatante 4-0, marquée par une solidité défensive remarquable et un clean sheet pour un Tchouaméni impressionnant pour une première à ce poste.
Ancelotti n’a d’ailleurs pas hésité à repositionner le natif de Rouen en défense centrale à plusieurs reprises par la suite, témoignant de sa confiance en la polyvalence du joueur.
🆕🗞️ La défense centrale, un chantier aussi incertain que stratégique
💭 « Cette saison, le chantier s’annonce conséquent avec le départ de Nacho, la convalescence d’Alaba et les récentes contre-performances de Militao. »
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— Le Journal du Real (@lejournaldureal) July 7, 2024
Le défi était encore plus grand lors du derby face à l’Atlético de Madrid. Sans défenseurs centraux de métier disponibles, Ancelotti a pris la décision audacieuse d’aligner Carvajal aux côtés de Tchouaméni. Cette défense expérimentale a presque réussi l’exploit de décrocher les trois points dans un match de prestige. Seul un but encaissé dans la dernière minute de jeu a privé le Real Madrid de la victoire et d’un clean sheet.
Cependant, cette performance n’en reste pas moins une démonstration de la capacité d’Ancelotti à tirer le meilleur de ses joueurs, même dans les configurations les plus improbables. Ce pragmatisme et cette flexibilité tactique sont la marque du grand entraîneur qu’est Carlo Ancelotti.
La saison prochaine, l’entraîneur italien pourra encore compter sur cette polyvalence en cas d’urgence. Carvajal et Tchouaméni pourraient de nouveau être des solutions d’urgence, mais d’autres joueurs de l’effectif peuvent également postuler comme candidats. En effet, Mendy, connu pour être un roc défensif, possède toutes les qualités nécessaires pour couvrir le poste de défenseur central, offrant ainsi à Ancelotti une autre option fiable pour sa défense centrale.
Les joueurs de la première équipe sont des solutions de premier choix pour Ancelotti, mais il ne faut surtout pas perdre de vue les équipes réserves de la Casa Blanca. À Valdebebas, de nombreux joyaux défensifs rêvent de fouler un jour la pelouse du Santiago Bernabéu. En tête de liste, Raúl Asencio, Jacobo Ramón et Joan Martínez.
Ces trois joueurs présentent des profils distincts. Raúl Asencio, le plus expérimenté des trois, connaît déjà de première main la dynamique d’entraînement de l’équipe première. Ancelotti l’a appelé à de nombreuses reprises la saison dernière. Il est l’un des piliers du Castilla, l’équipe dirigée par Raúl.
Jacobo Ramón, également un habitué des entraînements de la première équipe, est un défenseur central de 19 ans mesurant 1,95 m. Il impressionne par sa taille et sa qualité technique. Ses performances restent très suivies par le club.
Enfin, le nom qui résonne le plus dans la cantera madrilène ces derniers temps : Joan Martínez. À seulement 16 ans, ce jeune défenseur central suscite un grand enthousiasme à Valdebebas. Il a rejoint l’équipe première pour le stage de pré-saison aux États-Unis, offrant ainsi à Ancelotti et à son staff l’occasion d’évaluer son potentiel. Des bruits courent que le jeune prodige partagerait non seulement des ressemblances physiques avec Sergio Ramos, mais également certaines de ses qualités footballistiques. Le stage sera une belle opportunité pour mesurer l’étendue de son talent.
En fin de compte, la Fábrica continue de produire des talents prometteurs. Certains de ces jeunes joueurs sont prêts à répondre à l’appel en cas d’urgence et ont le potentiel de produire davantage qu’un dépannage, offrant ainsi des solutions durables et de qualité au Real Madrid.
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