Avec le nouveau format de la compétition, les clubs d’un même pays peuvent désormais s’affronter dès les huitièmes de finale. Ironie du tirage au sort, les deux voisins de la capitale espagnole, le Real Madrid et l’Atlético inaugurent cette nouveauté. La première manche de cette double confrontation se tiendra ce soir, à 21 heures, au Santiago Bernabéu.
Historiquement dominateur en Ligue des champions face à son rival, mais récemment en difficulté à domicile contre lui, le Real Madrid aborde ce choc en tant que favori contesté. Invaincus lors de leurs quatre derniers duels contre les
Merengue, les hommes de Diego Simeone comptent bien poursuivre leur série et prendre l’ascendant, aussi bien psychologiquement que sur le tableau d’affichage, face à leur bête noire européenne.
- A lire aussi : Ligue des champions : quand le Real Madrid arrachait le derbi au bout du suspense en 2015
Le Real Madrid et l’Atlético : des attaques en forme… ou presque Grâce à une cinquième place en phase de groupes, avec autant de points que le deuxième, l’Atlético Madrid a évité le piège des barrages. Paradoxalement, ce n’est pas sa légendaire solidité défensive qui lui a permis d’atteindre ce stade de la compétition. En huit journées de Ligue des champions, les
Colchoneros ont encaissé douze buts, autant que le Real Madrid, mais affichent surtout la troisième meilleure attaque… comme les
Merengue. Une statistique surprenante, qui n’a pourtant rien d’un hasard.
En plus de rester sur une série de dix matchs sans défaite toutes compétitions confondues, l’Atlético affiche une moyenne impressionnante de 2,4 buts par rencontre. Chaque élément du secteur offensif répond présent, et Simeone dispose d’un effectif en pleine forme. Toutefois, l’absence du capitaine Koke au milieu de terrain apporte une ombre au tableau.
De l’autre côté de la capitale, les
Madridistas se souviennent encore de leur performance magistrale face à Manchester City en barrages, où ils ont dominé les tenants du titre de la tête et des épaules. Ces six buts inscrits sur la double confrontation témoignent d’une équipe toujours aussi redoutable en Ligue des champions, et plus largement en coupes, comme en attestent ses cinq triomphes consécutifs dans ce type de compétition.
Si l’attaque madrilène a légèrement ralenti ces derniers temps, la défense compense avec deux clean sheets lors des trois derniers matchs. Quant à Carlo Ancelotti, son bilan face à l’Atlético est parfaitement équilibré : huit victoires, huit nuls et huit défaites. L’Italien pourra néanmoins compter sur le retour précieux de Fede Valverde, une bonne nouvelle compte tenu des absences de Militao, Carvajal, Vallejo et Ceballos, sans oublier la suspension de Jude Bellingham.
Deux équipes qui se craignent
« Un match de ce calibre se joue sur des détails. » Cette déclaration de Diego Simeone illustre parfaitement l’enjeu de cette rencontre, qui aurait tout d’une affiche de dernier carré plutôt que d’un huitième de finale. L’Atlético aborde ce duel avec l’intention claire de faire mal au Real Madrid, en exploitant ses points forts et en imposant son jeu.
Pourquoi changer une équipe qui gagne ? Cette réflexion a probablement traversé l’esprit de Simeone, dont le onze de départ ne devrait comporter aucune surprise. Le duo d’attaque Álvaro Morata - Antoine Griezmann mènera les offensives dans le 5-3-2 habituel du Cholo. Mais au-delà des titulaires, c’est tout un effectif qui se trouve en grande forme, avec des
supersubs comme Sorloth et Correa prêts à faire basculer la rencontre à tout moment.
Cette méfiance est partagée par Carlo Ancelotti, pleinement conscient de la difficulté du défi qui attend son équipe.
« C’est une confrontation compliquée », a-t-il admis en conférence de presse. Bien qu’il estime que
« tout se jouera au match retour », il a insisté sur l’importance de « bien jouer dès aujourd’hui » pour ne pas se retrouver en difficulté au Metropolitano.
L’Italien ne compte pas modifier son approche. Après tout, pourquoi changer une recette qui a permis aux
Merengue d’enchaîner cinq victoires consécutives en Ligue des champions ? Certes, Bellingham manque à l’appel, mais le Real Madrid pourra tout de même aligner sa « BVMR » (Brahim, Vinicius, Mbappé, Rodrygo) en attaque. Derrière, la charnière Rüdiger - Nacho, impériale face à City, devrait être reconduite, avec le retour de Valverde au milieu.
Reste à savoir qui, du Real Madrid ou de l’Atlético, imposera sa loi dans ce premier acte. Une chose est sûre : ce duel madrilène en Ligue des champions promet un spectacle à la hauteur de son enjeu.
ALEXIS GALLOT 
