Le Real Madrid a essuyé sa 4ᵉ contre-performance de sa série des 6 rencontres consécutives à l’extérieur, les trois matchs de Liga s’étant soldés par de matchs nuls. Même si le duel face à l’Olympiakos a débouché sur un résultat positif sur le plan comptable, la prestation collective n’a pas été beaucoup plus convaincante que face au Rayo, Elche ou Girona.
Michel ne réitère pas son erreur de 2024
La grande différence lors de la rencontre face aux Grecs est que Mendilibar s’est montré téméraire en évoluant avec une ligne défensive haute qui a permis aux attaquants madrilènes d’avaler les espaces et de prendre la profondeur, registre dans lequel ils excellent.
Lors de la saison 2023-24, Michel avait fait preuve de la même témérité au Bernabéu lors de la rencontre retour de Liga face au Real Madrid. Mal lui en avait pris puisque l’équipe madrilène s’est imposée sur le score sans appel de 4-0. Cette fois-ci à Montivili, il n’en a rien été. Dans la nécessité d’obtenir des points, Michel s’est renié, car il a remarqué, comme la majorité des observateurs aguerris, que le Real Madrid possède de grosses difficultés à créer du danger en phase de possession, d’autant plus face à un bloc bas.
Et son plan a parfaitement fonctionné. Comme très souvent dans cette configuration, le Real Madrid a manqué des ingrédients nécessaires : disponibilité autour du porteur, mouvements sans ballon, changements de rythme, présences dans la surface, etc. En outre, l'équipe manque cruellement d’un joueur mobile, à l’aise balle au pied qui soit à même de se mouvoir entre les lignes comme le faisait Modric.
De plus, le fait que la bande droite ait été délaissée en phase offensive a desservi l’équipe sachant que Vinicius Jr, Kylian Mbappé et Jude Bellingham ont une propension à évoluer sur la gauche. Les deux premiers joueurs cités ont manqué de précision dans le dernier geste lors des quelques situations dangereuses qu’ils ont pu créer. Sur les 25 tirs que le Real Madrid a adressés en direction des cages de Gazzaniga, seuls 4 ont été cadrés. Cette statistique est passablement édifiante quant à l’imprécision des Madrilènes.
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Le Real Madrid friable sans ballon : à qui la faute ?
D’un point de vue défensif, l’attitude n’est pas plus rassurante, comme lors des dernières sorties du Real Madrid. Le pressing aggressif qui était présent du début de saison jusqu’à la rencontre au Bernabéu face à l’Olympique de Marseille paraît être un lointain souvenir, et ce, alors que Xabi Alonso a affirmé en conférence de presse d’avant-match contre Gérone que cette « disparition » de la pression haute n’était pas de son fait.
Dès lors, se posent les questions suivantes : est-ce que les joueurs ne souhaitent pas s’impliquer sans ballon comme le coach le souhaiterait ? Est-ce que ce dernier met en place une formation adéquate pour que son équipe puisse être autant assidue au pressing qu’il le souhaiterait ?
Cette dernière question n’est pas dénuée de pertinence et n’a pas pour vocation de déresponsabiliser les joueurs. En effet, depuis la deuxième période à Anfield, les lignes de l’équipe sont bien trop espacées sans ballon. Aurélien Tchouaméni, qui est censé être le garant de l’équilibre dans les phases de transition adverses, a montré ses limites à Montilivi. Le Français évite la plupart des duels qu’il devrait disputer, comme en atteste l’action du but de Girona. Camavinga, plus à son affaire que son compatriote lors de son entrée, mériterait plus de considération.
Lorsque l’on regarde la composition de départ, avec les présences conjuguées de Trent et Fran García, sans regarder la formation, l’on aurait pu penser que Xabi Alonso reviendrait à la formation qu’il affectionne, celle à 3 défenseurs centraux et deux pistons. Valverde et Arda Güler s’y étaient épanouis dans le cœur du jeu à la Coupe du Monde des Clubs, Bellingham également dans un rôle plus offensif.
Il est donc surprenant que le natif de Tolosa n’ait pas mis en place son système préférentiel avec le onze de départ qu’il avait aligné. Le Basque doit désormais remobiliser ses troupes afin de préparer au mieux le choc à San Mamés. Une victoire convaincante à Bilbao permettrait à l’équipe de sortir de l’ornière.
À contrario, une mauvaise performance, risquerait de maintenir la mauvaise dynamique dans laquelle elle s’est enlisée. Lors des trois dernières rencontres de Liga, le Real Madrid n'a jamais mené au score. Il serait donc avisé d'entamer le duel en terres basques avec l'intensité que ce type de match requiert.











