Le Real Madrid n'a plus le droit à l'erreur s'il veut passer des fêtes de fin d'année apaisées. Ce samedi soir (21h), le Santiago Bernabéu s'apprête à accueillir un classique de la Liga face au Séville FC, dans un climat qui reste électrique malgré les récents résultats positifs sur le papier. La victoire poussive en milieu de semaine contre le modeste Talavera (2-3), où l'équipe a encaissé deux buts évitables et frôlé la prolongation, a laissé des traces.
Xabi Alonso, dont le visage fermé au coup de sifflet final a fait le tour des réseaux sociaux, sait que son crédit est entamé. Pour ce dernier rendez-vous avant la trêve hivernale, l'objectif est double : prendre les trois points pour maintenir la pression sur le FC Barcelone, leader du championnat, et surtout rassurer des socios inquiets par la fébrilité défensive affichée ces dernières semaines. Une contre-performance à domicile plongerait le Real Madrid dans une crise institutionnelle avant même l'ouverture du mercato de janvier.
Le Real Madrid retrouve ses cadres pour une mission commando
Pour cette "finale" de décembre, fini le temps des expérimentations. Si les jeunes comme Endrick ou Gonzalo ont eu du temps de jeu en Coupe, Xabi Alonso va rappeler sa garde prétorienne. L'infirmerie reste un casse-tête majeur avec les absences longue durée de Dani Carvajal et Éder Militão, mais le technicien tolosar enregistre des retours cruciaux.
Antonio Rüdiger, laissé au repos forcé pour cause de surcharge musculaire, devrait reprendre sa place en charnière centrale, apportant une agressivité et un leadership qui ont cruellement fait défaut à El Prado. Devant, le trio magique devrait être reformé. Kylian Mbappé, auteur d'un doublé salvateur en Coupe, sera la pointe de lance de l'attaque, épaulé par un Vinícius Jr. revanchard et un Rodrygo qui semble avoir retrouvé ses jambes de feu.
L'enjeu tactique pour le Real Madrid sera de retrouver cette solidité au milieu de terrain, où Jude Bellingham et Fede Valverde (lui aussi préservé mercredi) devront imposer une intensité physique de tous les instants pour étouffer les velléités andalouses.
Séville, un animal blessé mais dangereux
En face, le Séville FC débarque dans la capitale avec le couteau entre les dents. Actuels 9èmes de Liga, les Andalous réalisent une saison en dents de scie, capables du meilleur comme du pire. S'ils restent sur une élimination frustrante en Coupe du Roi face à Alavés (1-0), ils avaient impressionné le week-end précédent en atomisant le Real Oviedo (4-0) en championnat.
Dirigée par Matias Almeyda, cette équipe possède des armes pour faire mal en transition, notamment avec la vitesse de ses attaquants qui pourraient profiter des espaces laissés dans le dos de la défense recomposée du Real Madrid. Le danger principal pour le Real Madrid réside dans la capacité de Séville à hausser son niveau de jeu lors des grands rendez-vous. Historiquement, les duels entre ces deux équipes sont des batailles rangées, souvent riches en buts et en polémiques.
Les Sévillans, bien que privés de certains éléments clés en défense, viendront sans complexe, sachant que le Bernabéu n'est plus la forteresse imprenable du début de saison. Ils tenteront d'exploiter la nervosité ambiante et les doutes qui habitent l'arrière-garde blanche. Pour eux, accrocher le scalp du Real Madrid juste avant Noël serait un exploit fondateur pour relancer leur course à l'Europe.
Un test mental plus que footballistique
Au-delà de la tactique et des compositions, ce match est avant tout un immense test psychologique pour le Real Madrid de Xabi Alonso. L'entraîneur a d'ailleurs commis un lapsus révélateur en conférence de presse d'après-match à Talavera, confondant son prochain adversaire avec Majorque avant de se reprendre.
Ce petit signe de fatigue mentale illustre la pression colossale qui pèse sur ses épaules. Il sait que le public du Bernabéu sera exigeant : gagner ne suffira pas, il faudra y mettre la manière pour faire oublier les purges récentes. Les joueurs devront faire preuve d'une maturité exemplaire pour ne pas tomber dans le piège de la provocation ou de la frustration si le match ne se débloque pas rapidement.
La gestion des temps faibles, catastrophique contre Alavés et Talavera, devra être irréprochable. C'est l'heure pour les leaders du vestiaire de prendre leurs responsabilités. Une victoire convaincante permettrait de partir en vacances l'esprit léger et de préparer la Supercoupe d'Espagne avec sérénité. À l'inverse, un faux pas ouvrirait la boîte de Pandore et pourrait sceller le sort du staff technique à court terme.











