Alors que le football espagnol connaît une pause en cette période de fêtes de fin d’année, la nostalgie gagne les cœurs des supporters du Real Madrid. Si l’année 2025 du club merengue est à oublier, le Madridisme peut se remémorer un passé glorieux qui est plus récent qu’il paraît. AS nous replonge dans l’intimité du Real Madrid de Carlo Ancelotti, figure incontournable de la Casa Blanca en tant qu’entraîneur le plus titré du club, par une entrevue réalisée avec un membre du staff technique qui l’a accompagné lors de ses deux passages : Francesco Mauri.
En 2013-2015, le natif de Varèse avait connu un premier rôle de préparateur physique, avant de devenir le deuxième adjoint du technicien italien, derrière son fils Davide. Francesco Mauri possède plusieurs cordes à son arc, lui qui est expert en analyse de données et spécialiste des coups de pieds arrêtés. Par ailleurs, ce dernier explique mieux que personne le secret qui se dissimule derrière le but de la tête de Dani Carvajal et de son mètre 73 sur corner, lors de la finale de Ligue des champions remportée face au Borussia Dortmund.
“Nous avons réalisé que les latéraux plus petits pouvaient aussi être utiles dans la surface, et des joueurs comme Dani et Lucas Vázquez ont parfaitement compris et appliqué cette stratégie. Carvajal a réalisé un travail de l'ombre considérable durant la saison, en réalisant des écrans sur certains buts, notamment ceux de Rüdiger. Le Borussia Dortmund l'avait étudié, et Maatsen, son défenseur sur le corner tiré par Kroos, était davantage préoccupé par l'empêcher de bloquer dans cette zone que par le marquer de près, lui laissant ainsi un espace libre vers le ballon. Cela lui a permis de placer une tête avec un peu plus de liberté que d'habitude. Ce fut une belle récompense.”, a expliqué en profondeur l’adjoint d’Ancelotti.
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Mauri explique le "style Ancelotti"
Il faut dire que “Carletto” est le coach-roi de la flexibilité et de l’adaptation selon les besoins de ses joueurs et le profil de son équipe : cela fait indéniablement partie de sa philosophie. En revanche, son approche implique une profondeur d’analyse sur le plan tactique, à l’inverse de la doxa médiatique.
" Je crois que c'était dû à un manque de compréhension et au fait qu'il n'a pas de style fixe ; il s'adapte aux joueurs de chaque équipe. Il est plus facile de dire qu'il gère bien les groupes sans entrer dans les détails, d'éviter de parler de ses qualités tactiques et de ne pas saisir la flexibilité et la polyvalence dont il fait preuve. Il a étudié de nombreux systèmes et styles de jeu, et dans chaque club, il a appliqué celui qu'il jugeait le plus logique compte tenu de l'effectif à sa disposition.", soutient Mauri.
Son adjoint insiste même sur la passion presque obsessionnelle qu’Ancelotti voue à la tactique. “Ce que les gens ne voient pas, c'est que nous passons d'innombrables heures en salle vidéo à discuter sans fin. Nous avons aussi toujours étudié nos rivaux en profondeur afin de leur tendre des pièges. Carlo est un passionné de tactique.”
Les raisons du souci d'adaptation de Xabi Alonso pour Mauri
Le staff technique de Carlo Ancelotti connaît bien Xabi Alonso. Celui qui dirige le Real Madrid en ce moment même évoluait en tant que joueur sous les ordres de l’entraîneur italien lorsqu’il portait le maillot blanc (2013-2014) mais aussi les couleurs du Bayern Munich (2015-2017). Francesco Mauri soutient le natif de Tolosa, estimant qu’il est toujours l’homme de la situation pour sortir cette équipe madrilène de la crise. L’ancien coach du Bayer Leverkusen n’a toujours pas trouvé la formule gagnante, "soyons patient avec lui" déclare Mauri.
“Sa situation n'est pas idéale, mais je ne pense pas que cela soit lié à ses relations avec les joueurs. Il s'agit plutôt de trouver un système qui lui permette de gagner des matchs, car la victoire facilite tout le reste. Xabi Alonso est actuellement le meilleur entraîneur possible pour le Real Madrid.”
Pour sa première aventure dans un grand club comme celui de Los Blancos, Xabi Alonso est confronté à un problème d’autorité et de gestion de vestiaire.
Face aux multiples insatisfactions des égos du vestiaire, l’entraîneur basque est contraint d’adopter une posture presque diplomatique, au point d’abandonner son plan de jeu de début de saison. Selon Mauri, c’est surtout la crise de résultats qui ne l’a pas aidé.
“C'est absurde de dire qu'il y a des footballeurs qui essaient de saper l'autorité d'un entraîneur. C'est une exagération. Tout est lié aux résultats. Si vous ne gagnez pas, on a l'impression que vous n'y connaissez rien au football et que vous n'êtes pas à la hauteur. C'est comme ça au Real Madrid.”
Adjoint avec la Seleçao, Mauri continue de suivre les Brésiliens du Real Madrid
Francesco Mauri reste l’adjoint de Carlo Ancelotti avec la sélection du Brésil. Ce dernier a loué les qualités de la superstar de la Seleção, Vinicius Jr, bien qu’il n’ait pas trouvé le chemin des filets depuis début octobre (son doublé contre Villarreal) et qu’il ait connu les sifflets du Bernabeu face à Séville. “Jouer contre lui est un cauchemar pour ses adversaires. Je ne le changerais pour rien au monde. Si on lui enlevait cette soif de compétition, il perdrait toute sa vitalité. Il prend toujours ses responsabilités et ne cesse de provoquer les défenseurs. J'aimerais toujours avoir un joueur comme lui dans mon équipe.” estime Mauri qui défend corps et âme son joueur.
Être moins impliqué dans le repli défensif ne pose pas de problème pour lui, tant Vinicius peut être un véritable poison pour les défenses adverses. Par conséquent, il faut miser sur sa nature offensive avant tout : “Vini se donne tellement offensivement qu'il doit forcément récupérer à un moment donné. Ses statistiques physiques, notamment sa vitesse et son intensité, ont toujours été parmi les meilleures de l'équipe, et un joueur paresseux n'a pas ces qualités. Je le répète, le maître-mot est l'équilibre.”
Auprès d’AS, Francesco Mauri s’est aussi exprimé sur le départ d’Endrick à l’Olympique Lyonnais, en prêt sec de six mois qui le servira grandement avant la grande échéance de la Coupe du monde.
Son faible temps de jeu au sein de Valdebebas n’est aucunement alarmant, Arda Güler est aussi passé par-là : “Il est clair qu'il a un bel avenir devant lui, et c'est bien qu'il joue.
Un peu la même chose s'est produite avec Arda Güler à son arrivée : il a très peu joué pendant un an et demi, mais sa progression a été excellente. La même chose pourrait arriver à Endrick, même s'il devra faire ses preuves maintenant qu'il est loin du Real Madrid. De plus, il voudra participer à la Coupe du monde, et nous le suivrons de près, évidemment.”
Aris Aid











