Le Real Madrid : une maîtrise de superchampion

par | 11/08/2022 - 11:08 | 0 commentaires

Au soir du 10 août 2022, le Real Madrid s’est imposé à Helsinki contre l’Eintracht Francfort 2-0 en finale de Supercoupe d’Europe. Non loin du musée d’art Sinebrychoff, la maison blanche a fait dans le classique pour s’imposer face à la formation allemande.

Une défense appliquée

Dans la lignée de la dernière finale de la Ligue des champions, le secteur défensif du Real Madrid est à mettre à l’honneur. Concentré et sérieux dans ses interventions, Dani Carvajal semble confirmer sa forme des trois derniers mois de la saison passée. En fonction de son état de santé, le canterano serait comme une signature s’il retrouve durablement son niveau de 2016-2018. Le latéral espagnol répond ainsi aux doutes émis sur son cas en avant-match, et semble déterminé revenir en grâce dans le cercle des tout meilleurs arrières droits du monde. Son pendant à gauche, Ferland Mendy, réalise quant à lui une performance dans la lignée de son style : très sûr défensivement, notamment pour contenir les attaques adverses, et généreux offensivement pour soutenir Vinícius Júnior.

La charnière centrale Alaba-Militão fait étalage de toutes ses qualités. Anticipations, relances sereines et de surcroît buteur sur une remise de Casemiro pour le premier nommé, le second nommé n’est pas en reste. Impérial dans les duels, concentré (!), excellent dans ses couvertures, Militão démontre qu’Ancelotti a raison de croire en cette charnière. Antonio Rüdiger, entré en fin de match, devra prendre son mal en patience et donner du fil à retordre à ses coéquipiers pour obtenir du temps de jeu cette saison.

Carlo Ancelotti, que l’on sait conservateur dans ses choix, peut aborder sereinement le déplacement à Almería : sa défense type est prête, et Thibaut Courtois est toujours le meilleur gardien au monde. Auteur de parades décisives en première période sur les occasions les plus franches de la formation allemande, le portier belge n’a rien perdu de ses réflexes. Après une pré-saison tranquille, le démarrage de la saison est réussi avec le premier des six trophées à aller chercher sur la saison 2022-2023.

L’animation offensive : le vieux pot pour la meilleure des recettes

La connexion Vinícius Júnior et Karim Benzema n’est plus à présenter. Respectivement meilleur jeune et meilleur joueur de la dernière édition de C1, le duo Franco-Brésilien se cherche sans cesse. Chacun son tour, l’un lance l’autre, mais les nombreuses combinaisons sont encore à parfaire. Malgré un léger déchet en première période, l’ailier gauche brésilien semble prendre plus de responsabilités sur le terrain. Cela se traduit par des tentatives, même si ses partenaires sont mieux placés. Outre sa passe décisive pour le numéro 9 français, Vinícius continue de régaler le peuple madridista avec sa générosité sur le terrain. Virevoltant, désireux de repartir sur les bases de la saison dernière, le numéro 20 madrilène est en quête de pouvoir pour la saison 2022-2023.

Quant à Karim Benzema, la soirée est historique. Pour sa première soirée en tant que premier capitaine du club, l’attaquant français détrône la légende madrilène Raúl González Blanco, et devient le deuxième meilleur buteur de l’histoire du club avec 324 pions, et derrière les 450 de Cristiano Ronaldo. Auteur d’une performance brillante contre Francfort, ponctuée par un but sur un service de Vinícius, il remporte son 23ᵉ trophée à Madrid. Enfin, le Français à l’occasion dès cette saison d’égaler son ex-coéquipier Marcelo, recordman de trophées remportés pour la maison blanche avec 25 titres.

La profondeur exceptionnelle du milieu de terrain

C’est certainement le secteur le plus effrayant pour les adversaires du Real Madrid : l’entrejeu. À l’image des changements de Carlo Ancelotti, avoir le luxe de pouvoir remplacer Casemiro-Kroos-Modrić par Ceballos-Tchouaméni-Camavinga est autant un plaisir qu’un casse-tête. L’apport technique des trois, couplé à leur intensité et leur densité physique commune pourrait relever du crève-cœur sur la question du temps de jeu. Néanmoins, ils ont le mérite de pousser le triumvirat légendaire du Real Madrid.

Luka Modrić, bien qu’un peu à la peine physiquement et premier remplacé, reste une garantie technique. Sûr dans ses transmissions, il reste un modèle pour Eduardo Camavinga, dont la filiation technique prend de plus en plus forme. Toni Kroos est le rêve de beaucoup d’hommes : le milieu allemand joue son meilleur football en smoking, la mèche toujours bien coiffée. Un jeu tout en toucher, en grâce, la plaque tournante qui dans un bon jour rend le Real Madrid absolument injouable. Carlo Ancelotti, grand admirateur du joueur, veut laisser les clés du camion à l’allemand, plus encore lorsque son compère croate est sorti. Avec un tel niveau, sa place de titulaire est largement assurée. De bon augure pour pousser la jeunesse remplaçante à donner davantage, pour le plus grand bonheur du Real Madrid.

Les stars du match : Casemiro et Valverde

Que dire du milieu brésilien ? Véritable essuie-glace, stabilisateur de l’édifice du Real Madrid, et maintenant relayeur régulier lorsque Kroos s’intercale entre les défenseurs centraux, Casemiro s’est montré comme à son habitude : indispensable. Passeur décisif sur l’ouverture du score de David Alaba, le Brésilien aurait pu marquer, mais a trouvé le montant de Kévin Trapp. Dépositaire de la santé sportive de son club, Casemiro envoie un message clair à Aurélien Tchouaméni : la place de sentinelle sera compliquée à aller chercher pour le jeune français. Heureusement pour ce dernier, il peut apprendre énormément de la légende brésilienne et exploser au moment venu.

Federico Valverde ou la représentation du corps humain madrilène : il est le poumon qui donne de l’air aux vieux briscards du milieu de terrain. Fede Valverde est également l’intestin qui permet à son latéral de digérer les temps forts adverses. Enfin, celui qu’on surnomme le Faucon est le cervelet qui permet une coordination parfaite du bloc madrilène, peu importe son schéma (4-3-3 ou 4-4-2), sa hauteur (médian, haut ou bas), ou sa phase (offensive, défensive, temporisation/contrôle). Bon complément de Karim Benzema, dont les combinaisons sont souvent rapides, simples et très efficaces, il s’avère par ailleurs être le milieu parfait sans défrayer la chronique avec une qualité technique unique comme Luka Modrić, ou une élégance rare comme celle de Toni Kroos. L’Eintracht Francfort ne pouvait pas espérer grand-chose, surtout lorsque l’essentiel des éléments alignés ont décidé de faire étalage de leur palette de footballeurs.

Une victoire probante, des réponses à certaines questions, et un 98ᵉ trophée dans le large cabinet du Real Madrid. L’échéance contre Almería sera le bal d’ouverture dans la quête d’un 36ᵉ championnat, et d’un 99ᵉ titre.

 


Abdoulaye

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