21/22 : l’une des meilleures saison de l’histoire des attaquants
Le but de Pedja Mijatović à Amsterdam, la 93’48 à Lisbonne, le printemps 2022 des remontadas. Quelques événements bien entendu non exhaustifs qui ont marqué le madridisme. Avec Thibaut Courtois, Karim Benzema a été l’acteur majeur du dernier événement des trois précités.
Karim Benzema a marqué le monde du sport de son empreinte avec son exceptionnelle et historique saison 2022/23. En Ligue des champions, Karim Benzema a été le joueur clé de la remontada contre le PSG. En dépit des cris d’orfraies et des vierges effarouchées qui soutenaient becs et ongles que Benzema avait commis une faute sur Donnaruma en le pressant, nous soutenons que l’arbitre a pris la bonne décision.
Certes il y avait contact mais insuffisant pour qu’une faute soit sifllée. En sus de son but, Benzema a réanimé un patient à l’article de la mort, qu’on ne voyait pas revenir dans la rencontre et encore moins dans l’éliminatoire.
Même après l’égalisation de KB9, le PSG gardait une longueur d’avance sur les deux confrontations. Eu égard à la confrontation frustrante face à Cadix quelques semaines auparavant, nous soutenons que si Mauricio Pochettino avait abordé la 2ème mi-temps avec une approche défensive, il est peu probable que le Real Madrid aurait pu revenir dans l’éliminatoire et encore moins le remporter.
En atteste le deuxième but de la rencontre : lors d’une phase d’attaque des Parisiens, Neymar Jr. a effectué une passe trop molle que Modrić a interceptée. Il n’en fallait pas plus au génie croate pour déclencher un contre d’anthologie, en remontant le ballon jusqu’à trouver une fenêtre de passe et lancer Viní Jr. en profondeur.
Quelques secondes plus tard, Lukita retrouve le contrôle du cuir à l’orée de la surface parisienne et le fait qu’il ait effectué une passe décisive dans la foulée démontre toute la qualité et l’intelligence de Benzema en tant que buteur.
Comme mentionné auparavant, KB9 a assumé ce rôle depuis 2018, le même qu’il avait à l’OL, comme il l’a souligné lui-même. Son altruisme et sa qualité de passe ante-2018 n’ont pas disparu, loin s’en faut. Mais la différence principale réside dans le fait que de part son repositionnement, il recevait plus souvent la dernière passe qu’il l’a délivrait lui-même.
Le coup d’estocade porté aux Parisiens à la reprise en jeu est ce qui représente le mieux Benzema. La finition d’un 9, certes, mais grâce à sa qualité technique qui lui a permis de reprendre directement un mauvais dégagement de Marquinhos en parvenant à brosser sa frappe instinctivement de l’extérieur du pied (!), excusez du peu.
Dans son documentaire sur la rencontre intitulé « ADN » RMC Sport a tenu à rendre hommage à la fidélité et la dévotion de Benzema envers le Real Madrid et le fait qu’il ait rejoint ce club pour réaliser son rêve d’enfant.
A l’heure où il essuie certaines critiques sur l’aspect lucratif de son transfert dans le Golfe, il n’est pas inopportun de le rappeler :
« C’est quand même bien symbolique. Ce PSG, fabriqué à coup de stars mondiales venues au club pour des raisons qu’on connaît, va subir mentalement la fureur d’un attaquant qui lui rêvait de Madrid depuis petit et qui se dévoue pour l’écusson depuis bientôt 13 ans. Un professionnel discret du quotidien sur qui chaque saison à l’effet inverse : il améliore son ADN »
Doublé historique en une mi-temps à Stamford Bridge
Face à Chelsea, en quart de finale aller de Ligue des champions, Benzema a, certes, inscrit un triplé, mais ses deux réalisations en 1ère période sont celles d’un attaquant de très haut niveau, toutes époques confondues.
Après avoir envoyé Viní Jr. dans la profondeur, il a parfaitement repris de la tête le centre du Brésilien qui lui était destiné en dépit de la distance qui le séparait du but des Blues. Quelques minutes plus tard, Karim a magnifiquement repris de la tête un centre de Modrić donnant un effet à la balle qui l’a rendue inaccessible pour Edouard Mendy.
Deux buts d’anthologies à montrer dans toutes les écoles d’attaquants. Lors du match retour, Benzema a été plus discret mais a de nouveau utilisé sa tête pour marquer le but permettant aux siens d’accéder aux demi-finales alors que le Real Madrid avait été très proche d’être victime d’une remontada de Tuchel et ses joueurs.
Le sauveur de l’Etihad
Lors du match suivant face à l’ogre cityzen, les hommes d’Ancelotti ont démarré la rencontre de la manière la plus cauchemardesque qu’il soit. 2-0 après 20 minutes et proche du 3-0 à plusieurs reprises, Benzema et ses coéquipiers paraissaient sonnés et incapables de renverser la tendance.
C’est là où Benzema est apparu. Quémendant un centre à Ferland Mendy, Karim l’a obtenu et en a profité pour réduire la marque et donner une bouffée d’air au moment où les Cityzens maintenaient le Real Madrid sous l’eau avec leur étreinte asphyxiante.
Sa panenka d’anthologie est un geste de grande classe (un de plus) qui vient encore agrandir la légende de l’attaquant français.
Lors du match retour au Santiago Bernabeu, Benzema a été l’auteur d’un assist de grande classe pour Rodrygo et beaucoup plus difficile à réaliser qu’il n’y paraît. C’est le propre des grands joueurs : faire paraître facile aux spectateurs ce qui est difficile au commun des joueurs de football.
En prolongations, il n’a pas tremblé à l’heure de prendre Ederson à contre-pied afin de s’offrir le luxe de disputer une 5ème finale de Ligue des champions.
Geste de grande classe de sa part : avant de tirer le pénalty victorieux suite à la faute qu’il avait subi de la part de Ruben Dias, il avait demandé à Rodrygo Goes s’il souhaitait le tenter à sa place, bien conscient de ce qu’un éventuel triplé en demi-finale de Ligue des champions était susceptible de signifier.
Lors de le finale de Paris, Benzema a peut-être effectué sa moins bonne performance des matchs à élimination directe de cette édition de la Ligue des champions. Néanmoins, il est important de mettre en exergue qu’il a été victime d’une injustice qui l’a ni plus ni moins privé d’un autre but dans une finale de la plus prestigieuse des compétitions de clubs.
Nonobstant, cela n’a pas été suffisant pour ébranler une merveilleuse équipe au mental inébranlable et qui a fini par remporter le trophée grâce à la grinta et au sang-froid de la relève du club : Valverde et Viní Jr.
Benzema a aussi pu compter sur leur fougue, leur insouciance et leur amour indéfectible du maillot blanc pour aller chercher sa 5ème Ligue des champions, la 14ème de l’histoire du plus grand club au monde.
Saison 22/23
Après avoir réalisé un exercice 2021/2022 absolument stratosphérique sur tous les plans possibles, une saison qui restera à tout jamais dans l’encyclopédie du football, Karim Benzema, du haut de ses 34 ans, sait que les attentes sont désormais élevées.
Bien que la plupart de l’opinion publique reconnaisse que Benzema est à son apogée, ils savent aussi qu’il ne pourra probablement pas reproduire une saison similaire, en raison de la fatigue et de l’âge. Cependant, le club place toujours son éternelle confiance au Nueve et ne recrute toujours pas la fameuse « doublure » pour reposer et remplacer le Ballon d’Or 2022 lors des matchs à faibles enjeux.
Le retour de flamme : l’enfer des blessures
Une erreur qui prend tout son sens dès le début de la saison 2022/2023 : Karim Benzema se blesse après seulement 4 matchs de championnat et s’absente pendant près d’un mois. Son équipe essaie tant bien que mal de pallier son absence en alignant Rodrygo en pointe de l’attaque en attendant son retour. Un retour marqué par la victoire lors d’un Classico au Bernabeu, au cours duquel Benzema inscrit un but dont lui seul détient le secret.
« Quand il n’y en a plus, il y en a encore », une expression généralement positive, mais pas pour le numéro 9 du Real Madrid car malgré un bon retour, de nouvelles blessures surviennent à moins d’un mois de son plus grand objectif : la Coupe du monde avec les Bleus.
Le natif de Bron entame alors un processus de repos qui le fera manquer plus de 4 matchs. Malgré la convocation, le voyage au Qatar et la préparation avec l’équipe de France, les rêves de Karim partent en fumée : il se blesse lors d’un entrainement collectif et quitte le groupe le 20 novembre 2022.
Une polémique éclate quant à sa forme et sa capacité à revenir pour un hypothétique huitième de finale. Il prendra sa retraite internationale au lendemain de la défaite de son équipe en finale de la Coupe du monde.
Benzema X LDC : un amour (presque) éternel
Il est temps de passer à autre chose et de se concentrer sur la suite de la saison pour l’ancien Lyonnais, ce qu’il fait avec 5 buts inscrits en 3 matchs en Liga.
Meilleur buteur de l’édition 21/22, il réalise une saison muette en Champions League lors des phases de groupes (blessures) jusqu’à l’arrivée des matchs à gros enjeux, ses matchs préférés : les phases finales.
Le Nueve punit Liverpool avec 3 buts lors de l’ensemble de la double confrontation en 1/8ème dont un but dantesque lors duquel il fait danser Van Dijk et Alisson. Bis repetita en quarts avec un but contre Chelsea lors du match retour à Stamford Bridge. Malheureusement, Manchester City mettra fin aux rêves de Benzema, aux portes de la finale…
Un bulletin assez correct
Malgré l’avance considérable du Barca qui file vers le sacre en Liga, KB9 parvient tout de même à inscrire 19 buts et délivrer 3 passes décisives lors d’une saison où il n’aura joué seulement 24 matchs : un performance honorable.
« Fumier » mène néanmoins son équipe vers le sacre en Copa del Rey, un trophée attendu depuis 9 ans, avec une énorme performance en demi-finale retour contre le Barca : un triplé historique dans un Camp Nou plein à craquer.
Un bilan statistique assez correct à l’issue de sa dernière saison à la Maison Blanche avec un total de 31 buts et 6 passes décisives en 43 matchs. Une saison mitigée pour l’attaquant du Real Madrid, notamment en raison des blessures et de la surcharge physique accumulée au cours des saisons précédentes où il portait son équipe à bout de bras. Karim a tout donné pour le Real Madrid lors de cette dernière saison et son nom restera à jamais gravé dans l’histoire du club.
Conclusion
Karim Benzema a réussi là où Nicolas Anelka avait échoué. Même si le premier cité a bénéficié d’un vestiaire moins hostile à son encontre que le 2ème, il a toujours su traverser les périodes de turbulences et attendre que le soleil revienne. Benzema est un pur produit du football de rue, celui qui dote les jeunes d’une technique hors du commun, notamment grâce à l’usage récurrent des petites balles.
Le souvenir principal que Benzema laissera à la postérité est que le talent est insuffisant pour triompher au Real Madrid. Le mental et le travail acharné sans discontinuité sont des éléments prépondérants et indispensables dans le fait de réussir ou non son passage dans le plus grand club du monde.
Contrairement à Anelka, Benzema a été plus à l’écoute et conciliant. Probablement porté par son rêve d’enfance, il a su utiliser la concurrence d’Higuain et les reproches de Mourinho pour progresser plutôt que de se lamenter sur son sort lorsqu’il était dans le creux de la vague.
Lorsque Ancelotti et Zidane lui ont accordé leur confiance, il a fait tout son possible pour la leur rendre. Enfin, Benzema, au long de son passage au Real Madrid, a devancé toutes les légendes du club au classement des buteurs de ce dernier. Énorme prouesse pour un joueur étranger.
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