Dani Ceballos : une période creuse pour mieux rebondir ?

Dani Ceballos a su briller par le passé, peine à se montrer sous son meilleur jour en ce moment, mais pourra-t-il s'imposer au Real Madrid à l'avenir ?

Le 23 juin dernier, le Real Madrid annonçait la prolongation jusqu’en 2027 de Dani Ceballos. Pourtant, cette saison, le milieu espagnol ne semble pas rentabiliser cette extension de contrat par son temps de jeu. Ceballos n’a foulé la pelouse que 170 minutes depuis le mois d’août. Comment l’expliquer alors même que le Real Madrid de 2023-24 s’anime avec non plus trois, mais quatre joueurs dans l’entre jeu ?

Avec l’absence de Luka Modrić pour la rencontre face à Naples, il a fallu piocher dans l’effectif pour un profil de milieu semi-offensif. De plus, l’hécatombe récente de blessures, a logiquement privilégié Dani Ceballos aux yeux de Carlo Ancelotti.

Seulement, sa prestation relativement décevante lui a coûté un changement à la 57ᵉ minute puis une relégation sur le banc trois jours plus tard face à Granada. L’Espagnol a paru manquer de son usuelle habileté pour conserver le ballon, mais a aussi montré des carences sur le plan athlétique face au rythme effréné de la Coupe d’Europe.

Dani Ceballos n'était pas en mesure de contenir les assauts de Kvaratskhelia en Ligue des champions...

Dani Ceballos n’était pas en mesure de contenir les assauts de Kvaratskhelia en Ligue des champions…

Une ascension, puis une chute

La saison dernière, Dani Ceballos a surpris la communauté Madridista par sa grande disponibilité et son niveau de jeu affiché lors de rencontres décisives. On pourrait citer Séville au Sánchez Pizjuán, Valence au Santiago Bernabéu, ou encore ses performances en Coupe du Roi face à Villarreal et à l’Atletico Madrid. On pouvait alors penser que l’Espagnol, dans la fleur de l’âge, allait voir son temps de jeu rester plus ou moins stable, voire grimper. Cependant, il n’en est rien.

La féroce concurrence et une blessure aux ischiojambiers l’ont tenu écarté des terrains lors de 10 rencontres sur les 20 effectuées par le club de la capitale, soit pile 50 % des matchs. On le sait, une régression pareille peut entraîner une perte de rythme, mais surtout de confiance.

Dans un vestiaire, la frustration d’un joueur peut être un obstacle à la cohésion de groupe et il n’y a rien de plus précieux, aux yeux du tacticien italien, qu’un collectif soudé. Cela passe notamment par un partage équitable des minutes données à ses remplaçants. Alors que Luka Modrić semble avoir descendu dans la hiérarchie des milieux de terrain, la grande diplomatie de Carlo Ancelotti l’oblige à lui donner un temps de jeu tout de même équivalent à son statut, même si celui-ci est déclinant. Dani Ceballos est, par conséquent, le grand perdant de cette situation, du moins cette saison.

Quel rôle pour Ceballos dans les années à venir ?

Alors que l’on imagine sans doute Luka Modrić et Toni Kroos quitter le Real Madrid en 2024, le moment pourrait être rêvé pour Ceballos de prendre une nouvelle dimension avec le Real Madrid. L’ancien Andalou, par ses 28 ans, sera alors le doyen du milieu de terrain et pourrait bénéficier d’un temps de jeu bien plus conséquent. Mais en aura-t-il la patience ? Les statuts pris par Fede Valverde, Eduardo Camavinga et bien sûr Jude Bellingham les rendent de plus en plus inamovibles du XI surtout lorsque l’on connaît la grande fidélité que porte Carlo Ancelotti pour ses cadres.

Ceballos n’est pas non plus à l’abri d’une éclosion du jeune Arda Güler en deuxième partie de saison. Même si le Turc évolue pour l’instant un cran plus haut, son intégration créerait une charge en plus au milieu. Par conséquent, il générerait une concurrence indirecte, mais tout de même supplémentaire pour Ceballos.

Au Real Madrid, un entre jeu complet est un milieu de terrain pouvant varier ses qualités allant de la puissance physique à la technique espagnole stéréotypée. Si son corps le laisse tranquille et que son club maintient sa confiance en lui, Dani Ceballos pourrait occuper un rôle bien plus important que l’on imagine dans les saisons à venir. Malgré des faiblesses sur le plan physique, sa technique et son sens de la conservation restent pour le moment les plus aiguisées parmi les « jeunes » milieux centraux.

Un manque de polyvalence qui pourrait causer sa perte

Si le nouveau visage incarné par Valverde, Tchouaméni et Camavinga promet un avenir radieux, il faut se rendre à l’évidence : les grandes performances de Toni Kroos, cette saison, masquent des lacunes dans la vision de jeu et dans la précision des transmissions. Des capacités primordiales surtout dans une Liga de plus en plus fermée. Au départ de l’Allemand, Ceballos pourrait incarner le nouveau cerveau de cet entre jeu, du moins sur la scène domestique.

Les qualités défensives et offensives de Dani Ceballos seront-elles suffisantes pour lui permettre de s'imposer au Real Madrid à l'avenir ?

Les qualités défensives et offensives de Dani Ceballos seront-elles suffisantes pour lui permettre de s’imposer au Real Madrid à l’avenir ?

L’éventuel futur statut de Dani Ceballos dépendra évidemment de l’animation choisie lors des prochaines saisons. Si le système revient à trois milieux, ses chances de s’imposer se réduisent considérablement. Si l’on imagine un nouveau buteur rejoindre le Real Madrid en 2024, il est probable que Jude Bellingham descende d’un cran, à moins qu’il ne bouge pas du tout et qu’un attaquant en fasse les frais…

En effet, si la, désormais indispensable, polyvalence de l’Anglais permet de nombreux ajustements tactiques, le placer au poste de numéro 8 nous prive de l’une des meilleures sources de buts de l’effectif. Un élément qui pourrait faire la part belle à l’Espagnol. En revanche, si un double pivot Tchouaméni-Camavinga s’impose un jour, Dani Ceballos verra son utilité diminuer. Son manque de bagage athlétique l’empêchera sans doute d’avoir la confiance de son coach pour garantir une stabilité dans un tandem défensif. Avec un rythme de plus en plus soutenu, l’ancien Gunner n’est sans doute pas assez fiable pour maintenir un niveau optimal 90 minutes par match, tous les matchs.

 

Noah Beer